Hemigrammus hyanuary Tétra Costello.
Hemigrammus hyanuary décrit par Durbin en 1918
Nom Hemigrammus hyanuary / Genre Hemigrammus / Famille Characidae / Ordre: Characiformes / Classe: Actinopterygii
Synonyme : Néon Vert, Tétra Costello.
C’est un petit poisson peu courant, nommé ainsi d’après l’endroit où il a été à découvert, le lac Hyanuary près de Manaus au Brésil. Il vit aussi dans une bonne partie de l’Amazonie, d’Iquito à São Paulo. On le trouve aussi au Pérou. Ces petits Tétras sont régulièrement importés depuis 1957 mais la plupart des Hemigrammus hyanuary qu’on trouve actuellement dans les commerces aquariophiles européens ne sont pas des poissons sauvages mais proviennent surtout d’élevages de Singapour et de Tchéquie.
Ils sont parfois confondus avec des Hemigrammus éos, qui vivent en Guyane,et qui commencent à être importés. Les H. eos ont une couleur très brillante, vraiment dorée qui est dûe à une réaction cutanée , comme une allercie, causée par les larves d’un trematode ( un vers) qui les parasite à l’état sauvage. Ils perdent donc cette couleur en captivité.( source : A.Grioche )
Ils sont aussi parfois confondus avec des Hemmigrammus rodwayi, originaires des Guyane et de l’Amazonie, ceux-ci aussi présentent une couleur superbe due à une surproduction de guanine causée en réaction à un parasite.
Les Hemmigrammus hyanuary font partie de la grande famille des Characidés qui compte plus de 800 espèces réparties dans les fleuves et rivières des forêts d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et une centaine d’espèces qui vivent en Afrique.
Ces petits Characidés vivent dans des rivières dont l’eau est sombre, colorée par les tanins des feuilles et branches tombées dans l’eau et qui s’y décomposent ; de plus il y a très peu de calcaire dans le sol et donc l’eau est très douce ; puisqu’elle dissout peu de sels minéraux, sa conductivité est très basse, de l’ordre de 10 à 30 µS.
Le pH souhaitable pour les H. hyanuary se situe entre 6 et 7°. Idéalement l’eau doit être très douce, avec un TH bas, si possible proche de 4°. La température doit, quant à elle être proche de 24°C et ne pas dépasser 26°C.
C’est un poisson sociable mais timide qu’il n’est pas bon de maintenir seul ou en couple, mais qui a besoin d’un groupe autour de lui. Ils sont souvent ternes dans les bacs des magasins et ont besoin de se sentir à l’aise pour se parer de leur belle couleur jaune. Essentiellement grégaire, ils se déplacent en banc, il est donc conseillé d’introduire au moins 8 à 10 individus dans l’aquarium. Ils sont bien mis en valeur dans un bac planté dont le sol est constitué de sable sombre et dont la lumière n’est pas trop forte. Il faut prévoir des plantes peu exigeantes qui se satisferont d’un éclairage faible, telles que des Cryptocorynes, des Anubia et des Microsorum. Il est aussi possible de choisir d’autres plantes qui vont pousser plus vite comme des Egeria ou du Ceratophyllum demersum et de laisser leurs longues tiges se recourber à la surface pour tamiser la lumière. Il faut surtout planter les côtés et la partie arrière du bac pour laisser à l’avant une large zone sans plantes afin que les poissons aient assez d’espace libre pour nager. Le sol peut aussi être couvert par endroits de plaques de tourbe ou de racines, sur lesquelles on fixe un pied de Microsorum. On choisit des plantes qui aiment une eau “fraîche “, comme les Echinodorus, Heteranthera, Bacopa, Myriophyllum, Cabomba, Alternanthera. Le choix est vaste : bon nombre de plantes vivent très bien dans une eau à 22 ou 24 degrés.
Pour compléter le décor, on installe un sol sombre et des pierres non calcaires et pour obtenir une eau légèrement acide quelques souches ou racines qu’on fait préalablement bouillir, pour en éliminer les micro-organismes et afin de les gorger d’eau pour éviter qu’elles ne flottent.
Les H. hyanuary nagent dans la partie intermédiaire du bac et cohabitent sans problèmes avec d’autres poissons. La famille des Characidés est tellement vaste, qu’elle offre un choix considérable de compagnons. Les Hyphessobrycon hebertaxelrodi, des Hemigrammus erythrozonus (néons roses) ou des Néons innesi, des Megalamphodus ou des Moenkhausia, accompagnés de Corydoras et d’Ancistrus. Si le volume le permet, on peut aussi les associer à des petits Cichlidés comme les Apistogramma agassizi ou A.borelli.
Ils ont sensiblement les mêmes besoins et leurs couleurs forment de jolis contrastes. La partie supérieure du bac peut être habitée par des poissons hachettes (Carnegiella strigata) et la partie inférieure par un groupe de Corydoras. Attention, les néons verts vivent souvent dans des aquariums où la température est trop élevée, ce qui accélère leur métabolisme et donc raccourcit leur durée de vie.
Description
Les néons verts atteignent une taille de 5 centimètres. Mais généralement en aquarium, ils ne dépassent pas 4 centimètres. Les mâles sont un peu plus petits et plus sveltes que les femelles. Leur corps est allongé et mince, les nageoires sont transparentes et pas colorées. Comme bon nombre de Characidés, ils présentent une petite nageoire adipeuse sur le dos, entre la dorsale et la caudale. Ils possèdent aussi une chaîne d’osselets, (appareil de Weber) qui les rend très sensibles aux vibrations. Leurs écailles sont rondes et lisses.
L’œil est rond, assez grand, la partie supérieure colorée de jaune; la bouche en position terminale. Le ventre est gris, le dos légèrement teinté de jaune et une ligne jaune orange très lumineuse court horizontalement le long du corps, des ouies jusqu’à la racine de la queue. On retrouve une tache claire et très lumineuse sur le pédoncule caudal, soulignée d’une bande plus sombre, brun foncé ou presque noire, qui couvre une partie de la queue. Les H. hyanuary sont reconnaissables à la tache sombre et assez grande sur le pédoncul caudal.
Les Hemigrammus hyanuary doivent être maintenu dans un aquarium d’une certaine taille, et assez peu éclairé. Ils réclament beaucoup d’espace libre pour nager. Ils sont grégaires et aiment se déplacer en groupe ce qui nécessite de la place !
Ainsi, l’aquarium devait leur offrir au moins 1 mètre de longueur et 50 cm de profondeur pour leur donner assez d’espace. Sans être des poissons agités, ils ont besoin de prendre du mouvement et sont actifs.
L’eau devrait être légèrement acide, le pH nettement en dessous de 7, et même proche de 6, riche en oxygène, et pas trop dure. La filtration est importante car elle permet de créer un bon courant dans l’eau et donc contribue à son oxygénation. Les poissons couramment vendus dans les magasins sont des souches d’élevage et supportent des paramètres d’eau plus larges. Un pH neutre, proche de 7 convient généralement pour leur maintenance
Dans la nature, ces poissons se trouvent en bancs de plusieurs centaines d’individus se déplaçant ensemble pour mieux se protéger des prédateurs. Dans nos aquariums, il est impératif de les faire vivre en groupe de 8 ou 10 individus au moins et de ne pas acheter seulement 2 ou 3 poissons. On voit généralement le banc rester groupé sauf au moment des distributions de nourriture. Les poissons restent ensemble mais pas toujours très proches les uns des autres, ils ont tendance à se rapprocher quand ils se sentent menacés. Plus le groupe est important et plus le comportement des poissons ressemble leur façon de vivre à l’état sauvage. Si on installe plus de 50 néons verts dans un bac de grand volume, on se rend compte qu’ils se répartissent souvent en plusieurs petits bancs d’une dizaine d’individus, qui se modifient fréquemment, et dans lesquels s’établissent des rapports hiérarchiques plus complexes.
Le dimorphisme sexuel est peu marqué ; comme pour la majorité des Tétras, le mâle est comprimé latéralement, mince et fuselé alors que la femelle est plus ronde et trapue. Les femelles mâtures et chargées d’œufs sont visiblement plus grosses et ne risquent pas d’être confondues avec des mâles, surtout si on les regarde par-dessus.
Généralement les individus de sexe masculin sont aussi plus colorés ou arborent des teintes plus intenses. Le bord inférieur des nageoires anales n’a pas la même forme et présente un petit crochet chez les mâles. Ils sont adultes vers 10 – 12 mois, mais on différencie déjà les sexes en les observant à partir de l’âge de 6 mois, dès que les femelles s’arrondissent.
La reproduction en aquarium d’ensemble est rare. Pour mettre les futurs parents en forme, il est recommandé de les alimenter avec des larves de moustiques vivantes qui contiennent de nombreux acides aminés, des protéines et des vitamines qui stimulent le frai. La distribution de drosophiles vivantes est aussi très efficace.
Il est nécessaire d’isoler un couple ou un petit groupe dans un aquarium de 30 à 50 litres, et d’améliorer les paramètres de l’eau. La température doit être à 25 degrés, le pH devra être abaissé vers 5,8-6, la dureté doit être très basse, proche de 2TH, et la conductivité inférieure à 100 µS, ce qui nécessite l’emploi d’eau osmosée. Il faut aussi prévoir de protéger les œufs de la lumière car ils sont un peu lucifuges, comme pour la plupart des espèces de Tétras. L’incubation doit donc se faire dans une semi-obscurité.
Il n’est pas possible d’installer des plantes, à cause du manque de lumière, mais on peut placer de la tourbe au fond, pour acidifier l’eau et protéger les œufs, et éventuellement de la mousse de Java. L’adjonction d’extrait de tourbe, de feuilles de chêne ou une filtration sur tourbe acidifie le milieu et le rend plus apte au développement des œufs tout en les protégeant d’éventuelles moisissures.
Les poissons pondent principalement en fin d’après-midi ou dans la soirée, quand la lumière diminue. Ce sont des pondeurs en eau libre dont les œufs ne sont pas adhésifs et tombent au fond du bac, où les parents ont une sérieuse tendance à les dévorer… Il est donc nécessaire de recouvrir le fond du bac de ponte d’un grillage en plastique fixé à 3-5 cm du fond et dont les mailles laissent passer les œufs, mais retiennent les adultes qui essayeront de les manger… L’installation d’une bonne couche de mousse de Java pour les soustraire à l’appétit des parents est aussi possible et nettement plus naturelle. Il faut aussi placer un bon filtre, puisque comme pour tout bac de reproduction, la qualité de l’eau doit être irréprochable et le nourrissage des alevins va polluer rapidement l’aquarium.
Les reproducteurs sont retirés dès la fin de la ponte, qui compte généralement de 100 à 200 œufs. Dès ce moment, il est indispensable d’obscurcir le bac pour les protéger de la lumière. Ceux-ci éclosent après 24h et les larves montent immédiatement à la surface . Pendant les premiers jours, elles restent posées sur le sol et résorbent leur sac vitellin, il n’est donc pas nécessaire de les nourrir. Dès la nage libre vers le 5è jour, on peut leur distribuer du plancton de mare, des infusoires et des rotifères, puis des nauplies d’artémias ou des cyclops et des petites daphnies dès que les alevins ont assez grandi.
À l’âge de 6-7 semaines, la couleur des jeunes commence à ressembler à celle des adultes
Nourriture
Les Hemigrammus hyanuary sont des omnivores à tendance carnivore, c’est dire qu’ils mangent facilement tout ce qu’on leur propose. À l’état sauvage, ils se nourrissent d’insectes tombés à l’eau et de petites proies vivantes. Dans nos aquariums, ces petits carnivores s’habituent aux flocons et paillettes, mais préfèrent nettement les artémias, les larves de moustiques ou des tubifex, ainsi que les cyclops et les daphnies qu’on peut facilement élever soi-même. Il est nécessaire d’adapter le type d’aliment en fonction de la taille de la bouche des poissons. Une nourriture riche et variée permet de garder des poissons vifs et en bonne santé. Si on envisage de les reproduire, la distribution régulière de nourriture vivante est un bon stimulant. On peut facilement les faire jeûner un jour par semaine, car ils ont tendance à l’embonpoint.
L’Hemigrammus est un bon poisson pour un bac planté de type « bac hollandais ». Il se faufile parmi les plantes sans rien bousculer, ne creuse pas le sol, ne mange pas les petites pousses des plantes et produit peu de déchets grâce à sa petite taille. On en voit parfois sur les photos des bacs d’Amano.
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Bon nombre de nos poissons d’aquarium vivent dans les rivières en forêt, dans une eau sombre et peu éclairée, en eau noircie par la décomposition des feuillages et des branches et très chargée de tanin. Pour obtenir une telle eau il est possible de placer de la tourbe dans le filtre qui va acidifier l’eau et la colorer. La tourbe présentant aussi un léger pouvoir antiseptique, elle est fréquemment employée en bac de ponte. En cas de filtration sur tourbe, il faut bien noter que la présence de charbon dans le filtre annule les effets de la tourbe. Le TH de l’eau doit être assez bas pour que les acides relâchés puissent abaisser le pH. Un TH proche de 5°f permet de conserver à l’eau un bon pouvoir tampon. Avec une eau de Th trop bas, il y a un risque important de voir chuter brutalement le pH…
En résumé
Aquarium
de 100x40x30 cm soit 120 litres ou plus grand si on veut faire un bac communautaire.
Eau :
Les néons verts arborent leur plus belles couleurs dans un bac bien planté, au sol sombre, dont la température ne dépasse pas 24 degrés et dans une eau douce au pH acide.
Équipement
Filtre extérieur ou intérieur à décantation, d’une capacité de 3 fois le volume du bac par heure, qui assure un brassage suffisant, bon mouvement et très bonne oxygénation de l’eau.
Éclairage :
Deux tubes fluos de 60 cm réglés par une minuterie pour 12 heures d’éclairage continu. On compte généralement un Watt pour deux litres d’eau afin d’offrir assez de lumière à la plupart des plantes. Comme les Hemigrammus hyanuary apprécient une lumière tamisée on laisse les feuilles des plantes se recourber à la surface ou l’on installe un bon nombre de plantes flottantes qui filtrent la lumière.
Entretien .
Changement d’eau de 15% à 20% chaque semaine, par de l’eau douce présentant les mêmes paramètres que celle du bac, Bien siphonner les saletés tombées sur le fond du bac. Nettoyage hebdomadaire des éventuelles algues sur la vitre frontale, taille et bouturage des plantes
Nettoyage tous les 3 mois de la moitié des masses filtrantes.
Décor :
Un sol sombre met bien en valeur leurs brillantes couleurs. Quelques racines de tourbières ou des souches permettent de conserver une eau acide.
Plantation : Il y a de nombreuses plantes adaptés à une eau à 24 degrés, qu’il faut planter en laissant un large espace de nage. On peut choisir par exemple des Ludwigia, Elodés ou Egeria, comme plantes à tiges, des Cryptocorynes et si le bac est assez grand des Echinodorus sur les côtés et du Microsorum fixé sur une racine ou une pierre.
Alimentation
On alterne les distributions de flocons ou paillettes avec des nourritures vivantes ou congelées, des artémias, tubifex ou vers Grindal. Deux distributions par jour et une journée de jeûne chaque semaine permettent d’éviter l’embonpoint.
Les photos ont été tirées de ces pages
www.notcatfish.com/findex#527E4
www.fishbase.org/Summary/#527DC
http://www.elacuarista.com/atlas/hyanuary.htm
http://aquaworld.netfirms.com/Characoidei/American_salmons.htm
http://hamann.servebeer.com/animalsworld/module/ug.cfm?HG=1&GID=1323&AKTION=zeigen
http://www.characin.com/carey/species/characin/tetra/he-hy/he_hyanuary.html
Ce texte a été écrit pour le numéro 200 d’Aquarium-Magazine paru en mars 2003
©Véronique Ivanov