Platys

Pour créer un bac destiné aux ovovivipares, on peut faire cohabiter plusieurs espèces de poissons, à condition qu’ils aient besoin des mêmes paramètres d’eau. Ils vivent facilement en groupe et présentent des belles couleurs. Généralement ils ne sont pas belliqueux ni territoriaux, bien que certains Xiphos par exemple,  soient souvent très belliqueux…)  se reproduisent aisément et surtout pardonnent quelques erreurs de maintenance On les trouve dans les cours d’eau rapide, dans les ruisseaux et les mares, ainsi que dans les cénotes, ces points d’eau naturels, qui sont le résultat de l’effondrement de cavernes calcaires. Cette eau est filtrée à travers le calcaire et souvent très dure.

Comme tous les poissons grégaires, ils sont mieux si on les maintient en groupe de 8 à 10 individus au moins ; plus le groupe est grand plus ils sont actifs et vifs. Mais on peut observer que l’organisation du groupe est assez lâche et que les individus ne restent pas continuellement ensemble. Ils se dispersent dans tout le bac. Il ne semble pas y avoir de hiérarchie très marquée ni de domination d’un individu sur les autres. Ce sont des hôtes paisibles et pas trop agités, qui se pourchassent souvent. Par contre les mâles sont très entreprenants et pourchassent en permanence les femelles. Comme pour tous les membres de leur famille, les femelles doivent être en surnombre si l’on ne veut pas les voir mourir rapidement, épuisées par les assauts des mâles et les pontes trop rapprochées. L’introduction de 3 femelles pour un seul mâle est vivement recommandée.

Nourriture
Les (ovo)vivipares ne sont pas exigeants mais ils apprécient une nourriture variée. Un important apport végétal est indispensable, sous forme d’épinards et de laitue pochée ainsi que de paillettes végétales. Ils sont omnivores et mangent généralement toutes les sortes de nourritures, avec une prédilection pour les petits insectes vivants, les larves de moustiques et les petits crustacés d’eau. Ils acceptent aussi volontiers les aliments congelés, artémias, larves de moustiques ou vers de vase et prennent des flocons et des paillettes. Il faut simplement adapter la taille des aliments à leur bouche. Une alimentation riche et variée ainsi qu’un apport de vitamines une fois par semaine, permettent de garder des poissons vifs et en bonne santé et prévient les éventuelles carences. Il faut donner à manger plusieurs fois par jour mais en petites quantités : Tout doit être avalé en 1 minute.

 Platy Xiphophorus maculatus
Les Platys sauvages sont moins colorés que les variétés obtenues par les éleveurs. A l’état sauvage on trouve des X.maculatus au Mexique, Belize,Honduras et Guatemala.  En croisant des Xiphophorus maculatus ,X. helleri et des X. variatus,  les éleveurs ont obtenue des hybrides, dont le type a été plus ou moins fixé.

Il s’agit de poissons très colorés, on trouve des sujets rouges, orange, jaunes, à reflets bleus ou verts, parfois tachetés de noir. Les magasins les vendent sous les noms de Platy wagtail, Platy lune, Platy perroquet Platy-miroir bleu, Platy-mickey, noir, tuxedo, calico, marigold, pinceau…

    

Les couleurs semblent innombrables ; certaines variétés présentent même des nageoires voiles. Les Xiphophorus maculatus, sont affublés de divers noms qui ne sont que des appellations commerciales.

 Platy mickey

Ils peuvent donc tous se reproduire entre eux et donner naissance à des Platys diversement colorés. Dans un aquarium chauffé, température entre 24 et 26 degrés et rempli d’eau du robinet, qui présente un pH proche de 7 et une dureté moyenne, (15° à 25° TH) on peut introduire un groupe de Xiphophorus maculatus.

Le dimorphisme sexuel est apparent : Les mâles sont plus petits que les femelles, mais surtout ils portent un gonopode, une nageoire anale modifiée pour permettre l’accouplement.

  mâle avec un gonopode bien visible

Il n’y a généralement pas de différence entre les mâles et des femelles, tous deux sont brillamment colorés. Ils ont des bonnes relations intra spécifiques et interspécifiques. On peut en garder tout un groupe avec plusieurs mâles ensemble sans vraies bagarres ni problèmes de territoire. Il faut simplement penser à mettre 2 ou 3 femelles pour chaque mâle. L’installation de 3 mâles implique donc la présence de 8 à 10 femelles pour qu’elles ne soient pas épuisées par les avances incessantes des mâles.

Il faut prévoir un aquarium bien planté, on peut choisir des espèces originaires d’Amérique comme les Bacopa, Diplidis diandra, Hemianthus micranthemoides et Micranthemum umbrosum si le bac est bien éclairé, Hydrocotyle verticillata, Ludwigia repens et des Sagittaria subulata, ainsi que des tiges de Ceratophyllum demersum

L’eau du robinet convient généralement bien, en étant moyennement dure et avec un pH entre 7.0 et 8.0. Il faut prévoir une filtration assez forte, qui crée un bon courant pour oxygéner l’eau et qui assure le nettoyage de 2 à 3 fois le volume du bac par heure. Pour un aquarium de 120 litres on installera donc une pompe capable de filtrer 400 à 500 litres par heure, en sachant que le débit annoncé diminue sérieusement dès que les masses filtrantes sont un peu encrassées ou trop tassées. Un bac bien filtré et dont on change régulièrement une partie de l’eau permet de garder ses poissons en bonne santé. L’idéal est de renouveler peu d’eau mais assez souvent pour garder très bas les taux de nitrates et de polluants. Un apport de 15% à 20% d’eau neuve chaque semaine est une bonne solution. Comme tous poissons, les Platys sont sensibles aux brusques variations des paramètres, il faut donc éviter de bouleverser brutalement leur milieu par un apport important d’eau trop froide, ou dont les qualités physico-chimiques (dureté, pH) seraient trop éloignées de l’eau de leur aquarium.

Pour un bac de 60L il suffit d’introduire 2 mâles et 5 femelles pour se retrouver rapidement à la tête d’un petit élevage…Dans 120L on peut mettre 4 mâles et 10  femelles.

femelle, nageoire en triangle

  

  2 femelles le mâle en bas avec une épée…


  2 femelles

.  2 mâles

  
les mâles portent un gonopode

Reproduction des ovovivipares.

Elle est la plus accessible de toutes. C’est généralement avec ces poissons que les nouveaux aquariophiles ont le plaisir d’avoir leurs premières naissances en aquarium.

Il est aisé de différencier les sexes. La nageoire anale du mâle est transformée en organe génital. Cet organe sexuel n’apparaît chez les jeunes qu’après la sixième semaine de vie. Les 3ème, 4ème et 5ème rayons ont été modifiés pour se transformer en une espèce de gouttière qui lui permet de déposer le sperme tout près de l’orifice uro-génital des femelles, lors d’un pseudo accouplement. Il n’y a pas vraiment de pénétration mais le gonopode dépose les spermatophores sur la muqueuse de la papille et les mouvements cellulaires les acheminent jusque dans les voies génitales. Comme les spermatozoïdes ont une longue durée de vie, la femelle peut produire 4 à 6 portées successives séparées par quelques semaines, et ceci sans rencontrer de nouveau mâle.

Les mâles paradent devant les femelles en permanence, même si celles-ci ne sont pas réceptives : Lorsqu’un mâle approche son gonopode de l’orifice génital d’une femelle pour déposer ses spermatozoïdes, ceux-ci sont stockés dans des replis de l’oviducte pour être utilisé quand les ovules seront matures et prêts à être fécondés. Les œufs incubés se développent dans les ovaires des femelles, sans lien avec la mère et les embryons se nourrissent du sac vitellin inclus dans l’œuf. La gestation dure environ 1 mois et au moment de la naissance l’alevin brise la membrane de l’œuf et sort du ventre de sa mère. Il est immédiatement capable de nager et de se nourrir de façon autonome. Ces alevins sont de grande taille par rapport à des larves de poissons ovipares, on peut donc tout de suite les alimenter avec des nauplies d’artémia fraîchement écloses ou directement avec des poudres pour alevins. Le bac doit être bien planté, il faut surtout y placer des tiges qui flottent comme les Ceratophyllum demersum pour permettre aux alevins de se cacher immédiatement après leur naissance.

Mais que faire de ces innombrables alevins qui vont grandir et être adultes à 4 mois… et se reproduire à leur tour ? C’est pour cela qu’il vaut mieux laisser les femelles portantes dans le bac d’ensemble et laisser les alevins se cacher dans les plantes flottantes, au lieu de tenter d’en élever le plus grand nombre dans des pondoirs mal fichus, qui stressent la femelle, qui sont trop petits et mal aérés, et complètement inadaptés au grossissement des jeunes.

Les jeunes les plus malins et les plus solides grandiront et les autres se feront manger par les habitants du bac. Pour garder longtemps un bac peuplé de poissons en bonne santé il vaut mieux acheter quelques individus à des éleveurs privés qui ne sélectionnent pas leurs poissons à outrance et tenter d’éviter la consanguinité en choisissant différentes souches.

 Pondoir ou non ?

On recommande parfois d’isoler les femelles prêtes à mettre bas dans un pondoir. Il s’agit un petit récipient en plastique, percé de quelques trous, qui flotte dans le bac communautaire. L’idée est de permettre aux jeunes à peine nés de ne pas se faire manger par les autres poissons du bac ou même par leur mère. Mais en réalité ces pondoirs sont mal fichus, et beaucoup trop petits et surtout l’eau n’y circule pas et stagne, dépourvue d’oxygène. Si on y laisse trop longtemps une femelle, elle peut y mourir ou mettre bas trop tôt des alevins pas viables. Il est plus simple de placer dans le bac d’ensemble quelques tiges de plantes flottantes, juste à la surface, où les nouveaux-nés iront trouver refuge les premiers jours.

 

Si on tient à garder et élever les jeunes, l’idéal est simplement de placer la femelle portante dans un petit bac de 10 ou 25 litres le temps que les jeunes soient tous nés puis de les laisser grandir pendant un ou 2 mois, pour qu’ils soient assez gros et ne risquent plus de se faire manger. Dès qu’ils mesurent 1,5 à 2 cm, les jeunes poissons ne sont plus considérés comme des proies potentielles par leurs parents mais peuvent toujours servir de nourriture aux autres poissons du bac communautaire. Bon nombre d’amateurs de grands Cichlidés élèvent d’ailleurs des guppys et platys  comme nourriture vivante.


Certains poissons sont difformes, nés de femelles trop jeunes ou de parents consanguins.

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