Platy, Xypho, Molly…

Poissons ovo vivipares, originaires d’Amérique centrale.

Les biotopes au Mexique :
Les climats secs ou mi-secs dominent sur plus de la moitié du pays et ce manque d’humidité se répercute sur le régime fluvial. La plus grande partie des cours d’eau mexicains sont torrentueux en période de pluies, mais ont des étiages faibles quand il ne pleut pas, ils s’assèchent presque complètement. En revanche, beaucoup de ces fleuves débordent durant la saison des pluies. Très peu d’entre eux ont un débit permanent et de nombreux cours d’eau n’atteignent pas la mer à cause de la chaleur et de l’évaporation.

Région de Tulum
On trouve quelques lacs, l’eau est alcaline et dure, pH de 7,5 à 8,2 le sol est rocheux, la température entre 24 et 27 degrés.

Le sol de la Péninsule du Yucatan est une dalle calcaire presque plate. Elle comporte cependant une unique série de collines appelées Sierritas qui se dressent dans la partie nord-ouest, près du littoral. Le Yucatan manque de cours d’eau en surface, car son terrain calcaire est perméable.

L’eau de pluie s’infiltre pour former des lacs et des cours d’eau souterrains. La roche se dissout sous l’effet de l’eau et il arrive souvent que la voûte des grottes s’effrite et finalement s’effondre, laissant à découvert d’énormes puits, appelées cenotes ( photo ).

Les poissons en Amérique Centrale (du Mexique à Panama) vivent dans des eaux moyennement dures, au pH proche du neutre. C’est un climat généralement très ensoleillé.

Plantes d’Amérique centrale et du sud des USA.
Azolla Bacopa Diplidis diandra Echinodorus grandiflorus Hemianthus micranthemoides Hydrocotyle verticillata Limnobium laevigatum Ludwigia arcuata Ludwigia repens Micranthemum umbrosum Sagittaria subulata Sagittaria platyphylla

Poissons ovovivipares, originaires d’Amérique centrale.
En pensant aux poissons originaires d’Amérique Centrale, l’aquariophile pense très vite aux Platys et Xiphophorus divers. Ce sont des poissons de taille raisonnable, qui sont souvent proposés comme des « poissons pour débutants » car ils sont vifs et colorés, pas trop difficiles quant aux paramètres de l’eau, et se reproduisent très simplement.

Trois familles de poissons vivipares occupent le Mexique.

  • La première regroupe les Poeciliidés ovovivipares, qui compte plusieurs genres dont les Priapella, Brachyrhaphis, Phallichthys, Gambusia, Poecilia, Xiphophorus, ce sont entre autres les Platy, Xipho et Molly régulièrement rencontrés en aquarium et dont il sera question ici.
  • La seconde famille est celle des Goodeidés qui sont eux des vrais vivipares car la femelle possède l’équivalent d’un placenta pour nourrir les jeunes qu’elle porte. Elle compte une quarantaine d’espèces dans une dizaine de genres : Ameca, Characodon, Goodea, Ilyodon, Skiffia, Xenotoca, Zoogoneticus.
  • On trouve aussi la famille des Anablepidae, qui est composée de poissons vivant plutôt en eau saumâtre

0120 Ameca splendens M diaA l’état sauvage bon nombre de Goodeidés sont menacés d’extinction à cause de la pollution, de l’irrigation et de la destruction de leur habitat. Actuellement, on en a décrit environ une quarantaine d’espèces et l’on a certainement pas fini d’en découvrir de nouvelles, à condition qu’elles ne s’éteignent pas avant… Par exemple les Ameca splendens sont assez répandus dans nos aquariums mais ils ont quasiment disparu à l’état sauvage au Mexique. Skiffia francesae originaire du Rio Teuchitlan, au Mexique, qui a disparu du milieu naturel depuis plus de 20 ans, mais qui continue lui aussi d’être élevé en aquarium.

Le développement de l’industrie, l’augmentation de la population humaine, le pompage de l’eau, bouleversent le milieu et augmentent encore le taux de pollution. Bon nombre de poissons souffrent de l’introduction d’autres espèces destinée à l’alimentation (Tilapia surtout et carpes) qui entrent en concurrence avec eux.
Les vivipares les plus menacés font partie du groupe des Goodeidae. Leur fécondité est faible : 10 à 30 alevins tous les 2 à 3 mois, qui naissent entre mars et octobre. Mais tous les vivipares ne sont pas des espèces menacées, certaines au contraire sont très envahissantes (Guppys, Gambusia affinis).

Pour créer un bac destiné aux ovovivipares, on peut faire cohabiter plusieurs espèces de poissons, à condition qu’ils aient besoin des mêmes paramètres d’eau. Ils vivent facilement en groupe et présentent des belles couleurs. Généralement ils ne sont pas belliqueux ni territoriaux, bien que certains Xiphos par exemple, ou les Gambusies soient souvent très belliqueux, ils se reproduisent aisément et surtout pardonnent quelques erreurs de maintenance.

On les trouve dans les cours d’eau rapide, dans les ruisseaux et les mares, ainsi que dans les cénotes, ces points d’eau naturels, qui sont le résultat de l’effondrement de cavernes calcaires. Cette eau est filtrée à travers le calcaire et souvent très dure

Comme tous les poissons grégaires, ils sont mieux si on les maintient en groupe de 8 à 10 individus au moins ; plus le groupe est grand plus ils sont actifs et vifs. Mais on peut observer que l’organisation du groupe est assez lâche et que les individus ne restent pas continuellement ensemble. Ils se dispersent dans tout le bac. Il ne semble pas y avoir de hiérarchie très marquée ni de domination d’un individu sur les autres. Ce sont des hôtes paisibles et pas trop agités, mais qui se pourchassent souvent. Par contre les mâles sont très entreprenants et pourchassent en permanence les femelles. Comme pour tous les membres de leur famille, les femelles doivent être en surnombre si l’on ne veut pas les voir mourir rapidement, épuisées par les assauts des mâles et les pontes trop rapprochées. L’introduction de 3 femelles pour un seul mâle est vivement recommandée.

Un bac pour des Platy, Xiphophorus maculatus

Les Platys sauvages sont moins colorés que les variétés obtenues par les éleveurs. A l’état sauvage on trouve des X.maculatus au Mexique, Belize,Honduras et Guatemala. En croisant des Xiphophorus maculatus ,X. helleri et des X. variatus, les éleveurs ont obtenue des hybrides, dont le type a été plus ou moins fixé.
Il s’agit de poissons très colorés, on trouve des sujets rouges, orange, jaunes, à reflets bleus ou verts, parfois tachetés de noir. Les magasins les vendent sous les noms de Platy wagtail, Platy lune, Platy perroquet Platy-miroir bleu, Platy-mickey, noir, tuxedo, calico, marigold, pinceau…

Les couleurs semblent innombrables ; certaines variétés présentent même des nageoires voiles.

Les Xiphophorus maculatus, sont affublés de divers noms qui ne sont que des appellations commerciales. Ils peuvent donc tous se reproduire entre eux et donner naissance à des Platys diversement colorés. Dans un aquarium chauffé, température entre 24 et 26 degrés et rempli d’eau du robinet, qui présente un pH proche de 7 et une dureté moyenne, (15° à 20° TH) on peut introduire un groupe de Xiphophorus maculatus.

Le dimorphisme sexuel est apparent : Les mâles sont plus petits que les femelles, mais surtout ils portent un gonopode, une nageoire anale modifiée pour permettre l’accouplement. Il n’y a généralement pas de différence entre les mâles et des femelles, tous deux sont brillamment colorés. Ils ont des bonnes relations intra spécifiques et inter spécifiques.


mâle à gauche, femelle à droite

Il faut prévoir un aquarium bien planté, on peut choisir des espèces originaires d’Amérique comme les Bacopa, Diplidis diandra, Hemianthus micranthemoides et Micranthemum umbrosum si le bac est bien éclairé, Hydrocotyle verticillata, Ludwigia repens et des Sagittaria subulata, ainsi que des tiges de Ceratophyllum demersum

L’eau du robinet convient généralement bien, en étant moyennement dure et avec un pH entre 7.0 et 7.5. Il faut prévoir une filtration assez forte, qui crée un bon courant pour oxygéner l’eau et qui assure le nettoyage de 2 à 3 fois le volume du bac par heure. Pour un aquarium de 120 litres on installera donc une pompe capable de filtrer 400 à 500 litres par heure, en sachant que le débit annoncé diminue sérieusement dès que les masses filtrantes sont un peu encrassées ou trop tassées. Un bac bien filtré et dont on change régulièrement une partie de l’eau permet de garder ses poissons en bonne santé. L’idéal est de renouveler peu d’eau mais assez souvent pour garder très bas les taux de nitrates et de polluants. Un apport de 15% à 20% d’eau neuve chaque semaine est une bonne solution. Comme tous poissons, les Platys sont sensibles aux brusques variations des paramètres, il faut donc éviter de bouleverser brutalement leur milieu par un apport important d’eau trop froide, ou dont les qualités physico-chimiques (dureté, pH) seraient trop éloignées de l’eau de leur aquarium.
Pour un bac de 60L il suffit d’introduire 2 mâles et 5 femelles pour se retrouver rapidement à la tête d’un petit élevage…Dans 120L on peut mettre 4 mâles et 8 femelles.


Un bac pour des Xiphophorus helleri, Xipho porte-épée.
Le genre Xiphophorus compte actuellement plus de 20 espèces décrites, certaines ne possédant d’ailleurs pas d’épée. Ils vivent en eau courante, dans les mares des hauts plateaux, les lacs et les rivières du Mexique.
Les plus fréquentes en aquarium sont les Xiphophorus helleri helleri (Le Xipho vert)et les Xipho tachetés ainsi que les produits des croisements de ces diverses espèces avec des variétés d’élevage et avec divers Platys.

Au Mexique on trouve dans les cours d’eau des X.nigrensis, X.cortesi, X.signum, X.alvarezi, et bien d’autres espèces peu commercialisées ou simplement pas encore décrites. Les couleurs, formes et tailles des Xiphophorus varient selon les bassins et les rivières. Ils vivent en banc, des grands groupes dans les eaux rapides, ou près des rives du cours d’eau là où ils peuvent brouter les algues qui poussent sur les pierres. Les mesures de l’eau des rivières où l’on trouve des Xipho donnent ces chiffres : pH entre 7 et 8, dureté entre 10 à 30° T.H., T.A.C. compris entre 5° et 25°C.

 mâle

femelle

De taille un peu plus grande que les Platy maculatus, les Xiphophorus réclament un bac de 150 à 200 L, et une eau à 24-26°C. Il faut prévoir un bac chauffé, dont la température est proche de 24 degrés et d’un bon brassage qui crée un courant dans l’aquarium. Leurs parades et tentatives d’accouplement sont agitées et ils se déplacent vite. Il faut aussi prévoir du bois, souches et racines qui fournissent aussi des cachettes aux mâles dominés et la possibilité de se soustraire aux yeux des rivaux.

Ils doivent être copieusement nourris, avec une bonne part de végétaux et de protéines animales. Toutes les larves d’insectes, vers de vase et autres petites bestioles, vivantes ou congelées ont beaucoup de succès et permettent de garder des poissons actifs et en bonne santé

On peut en garder tout un groupe avec plusieurs mâles ensemble sans vraies bagarres ni problèmes de territoire

Il faut simplement penser à mettre 2 ou 3 femelles pour chaque mâle. L’installation de 3 mâles implique donc la présence de 8 à 10 femelles pour qu’elles ne soient pas épuisées par les avances incessantes des mâles.

Le bac doit être planté assez densément afin que les femelles et surtout les alevins puissent trouver refuge parmi les plantes et s’y nourrir. Un large espace libre, sans plantes ni obstacles est nécessaire pour leur laisser la place de nager et de se pourchasser.

 2 mâles

 Xipho lyre vert

 un mâle

 mâle queue orange

2 mâles en dessous  une femelle en haut
un mâle queue de lyre-voile

 un mâle

Le changement de sexe des Xipho….C’est une légende…
On lit parfois dans quelques ouvrages ou sur certains sites web que des femelles Xipho se sont transformées en mâles après s’être reproduites. Ce phénomène a bien lieu chez d’autres poissons, mais pas chez les Xiphophorus helleri. Dans cette espèce, il existe deux types de mâles : certains sont « précoces », et capables de se reproduire dès l’âge de 6 mois environ. On les reconnaît bien à leur gonopode et à leur petite taille. D’autres mâles sont plus «tardifs» et ne sont adultes qu’à un an ou un an et demi mais ils deviennent alors plus gros, dépassant souvent la taille des femelles et ne portent un gonopode qu’après un an environ. On peut les confondre avec des femelles si on les achète avant qu’ils n’aient acquis leurs caractères sexuels. L’aquariophile peut alors croire que ce poisson qu’il considérait comme une femelle, s’est d’un coup transformé en gros mâle…

Texte tiré du site http://france.vivipare.free.fr/ à lire en entier pour les détails et les sources scientifiques..

De parole de scientifique (Meffe & Snelson, 1989), après de nombreuses expérimentations par différents laboratoires et sur différentes souches de poissons vivipares, la transformation d’un vivipare femelle en vivipare mâle n’a jamais pu être mise en évidence. Si l’adjonction d’hormones mâles, à fortes doses, dans l’eau d’élevage ou encore la présence de polluants dans certains cours d’eau peuvent entraîner un phénomène de masculinisation d’un poisson femelle, aucune réversion sexuelle n’a été trouvée. Ceci signifie que sous certaines conditions, relativement non naturelles, il est possible de déclencher la sécrétion d’hormones mâles chez un vivipare femelle. Cette sécrétion correspond à un dérèglement hormonal et entraînera l’apparition de caractères mâle chez la femelle. Une femelle guppy ainsi traitée exprimera les gènes de couleur restés jusqu’alors muets, sa nageoire anale se transformera en une sorte de gonopode, mais aucun testicule fonctionnel ne se développera ; ce poisson sera définitivement stérile. On ne peut donc parler que de masculinisation et non de réversion sexuelle. ©http://france.vivipare.free.fr/


Un bac pour des grands Poeciliés.

Dans un aquarium de 300 litres, on peut installer des poissons plus grands, qui nécessitent plus d’espace, comme les Poecilia velifera (Molly voile) et les variétés d’élevage les Velifera noirs ou les formes dorées, ainsi que les Poecilia sphenops (Black Molly) et P. latipinna. (Molly dalmatien)

Les Molly voiles sont des superbes poissons de grande taille, 12 à 15 cm, les mâles portent une nageoire dorsale très haute, qu’ils déploient largement lorsqu’ils paradent.

Comme ils réclament un grand espace libre et sont d’excellents nageurs, on ne doit pas les placer dans un bac de 120L ou dans une cuve carrée, qui les empêcherait de se déplacer correctement.

Il leur faut au minimum un aquarium de 250 litres et même 350L ou 500L. Ils sont trop souvent vendus pour des bacs de petite taille.

Il leur faut une eau entre 24 et 27° degrés et un pH assez haut, entre 7,5 et 8,5. À l’état sauvage, ils vivent dans une eau peu profonde chauffée par le soleil et si on les maintient à 24° /ce qui est souvent la température d’un bac communautaire), ils risquent de tomber malades, attraper des points blancs et mourir. Lors de l’acclimatation et pour soigner une maladie, on peut utiliser de l’eau légèrement salée, on ajoute 1 cuillère de sel pour 10 L. Actuellement les poissons du commerce sont habitués à l’eau du robinet et peuvent vivre dans une eau à 25°C. avec un pH de 7 .

Ce qu’il leur faut surtout c’est une eau très propre, donc fréquemment renouvellée et du calcium, donc il est nécessaire ajouter du sable de corail dans le bac. On peut même les faire vivre en eau de mer en augmentant petit à petit la salinité jusqu’à 1,024. Idéalement il leur faut un bac spécifique de grande taille ou un aquarium à partager avec d’autres espèces qui aiment l’eau dure et salée. On introduit un mâle pour 4 ou 5 femelles. Les portées comptent de 30 à 150 alevins, selon l’âge et la taille de la mère. Les éleveurs ont obtenu des P.velifera noirs, et d’autres albinos et certains poissons présentent une nageoire caudale en forme de lyre.

Poecilia latipinna, Molly dalmatien

Ils vivent dans les eaux chaudes et douces ou saumâtres, parfois stagnantes. Ils atteignent 10 à 12 cm, les mâles portent un gonopode et sont plus petits que les femelles.
Ils apprécient aussi un aquarium spacieux, 250L au moins et lumineux. Ils ont besoin de place pour nager et il faut garder un grand espace sans plantes. Ils se nourrissent d’algues, de végétaux et de petites proies, on peut leur distribuer des flocons et des granulés, mais pour favoriser les reproductions et mettre les géniteurs en bonne condition il est nécessaire d’ajouter de la nourriture vivante ou congelée à leur régime : daphnies, larves de moustiques, artémias… Les sélections ont permis d’obtenir des poissons albinos, d’autres presque intégralement noirs, en passant par toutes les formes tachetées. Le P.latipinna « Starbust molly » présente une coloration de base dorée parsemée de taches rouges ou orange. .


Les Poecilia sphenops, Black Molly

Ce sont des poissons paisibles et bons mangeurs d’algues. Les adultes font de 8 à 13 cm, les femelles étant plus grandes et plus rondes que les mâles. Ils vivent bien dans une eau assez chaude avec un PH de 7,5 à 8,2. Dans des bonnes conditions, ils vivent 5 ans mais on les garde malheureusement trop souvent dans des aquariums communautaires trop petits et trop froids et ils meurent après avoir attrapé des points blancs et diverses infections car ils sont fragilisés par des conditions de vie qui ne leur conviennent pas.C’est le même souci que pour les Velifera, le problème c’est la propreté… si on change 50% de l’eau du bac toutes les semaines et ils se portent bien.
Pour obtenir des Black d’une bonne taille il faut leur proposer un aquarium de 200L au moins sinon les poissons restent petits et mal développés, souvent aussi à cause de la consanguinité et des mauvaises conditions d’élevage. À force de sélections, on a obtenu des poissons complètement noirs, portant une grande nageoire dorsale légèrement orange et une caudale en forme de lyre. À Singapour, des éleveurs obtiennent des Poecilia sphenops rouges ! Il faut noter que les variétés sélectionnées ont besoin d’eau plus chaude que les souches proches des formes sauvages.

un mâle, portant un gonopode

 2 femelles black

 un mâle lyre

 femelle dalmatien

 jeune mâle dalmatien

En Asie, les éleveurs ont aussi produit une variété de « Molly ballon » difforme, doté d’un gros ventre tout rond et d’un corps plus court, ils nagent en se dandinant. Leur colonne vertébrale est déformée et les femelels meurent souvent à la naissance des alevins. Ces poissons qui s’éloignent trop des formes naturelles sont souvent fragiles et plus délicats, et leur achat ne devrait pas être recommandé, il y a assez d’espèces colorées et attractives sans avoir besoin de manipuler la nature à outrance

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Nourriture
Les (ovo)vivipares ne sont pas exigeants mais ils apprécient une nourriture variée. Un important apport végétal est indispensable, sous forme d’épinards et de laitue pochée ainsi que de paillettes végétales. Ils sont omnivores et mangent généralement toutes les sortes de nourritures, avec une prédilection pour les petits insectes vivants, les larves de moustiques et les petits crustacés d’eau. Ils acceptent aussi volontiers les aliments congelés, artémias, larves de moustiques ou vers de vase et prennent des flocons et des paillettes. Il faut simplement adapter la taille des aliments à leur bouche. Une alimentation riche et variée ainsi qu’un apport de vitamines une fois par semaine, permettent de garder des poissons vifs et en bonne santé et prévient les éventuelles carences. Il faut donner à manger plusieurs fois par jour mais en petites quantités : Tout doit être avalé en 1 minute.


Reproduction des ovovivipares.
Elle est la plus accessible de toutes. C’est généralement avec ces poissons que les nouveaux aquariophiles ont le plaisir d’avoir leurs premières naissances en aquarium.
Il est aisé de différencier les sexes. La nageoire anale du mâle est transformée en organe génital. Cet organe sexuel n’apparaît chez les jeunes qu’après la sixième semaine de vie. Les 3ème, 4ème et 5ème rayons ont été modifiés pour se transformer en une espèce de gouttière qui lui permet de déposer le sperme tout près de l’orifice uro-génital des femelles, lors d’un pseudo accouplement. Il n’y a pas vraiment de pénétration mais le gonopode dépose les spermatophores sur la muqueuse de la papille et les mouvements cellulaires les acheminent jusque dans les voies génitales. Comme les spermatozoïdes ont une longue durée de vie, la femelle peut produire 4 à 6 portées successives séparées par quelques semaines, et ceci sans rencontrer de nouveau mâle.


des mâles avec un gonopode bien visible

des femelles :  leur nageoire anale est triangulaire

Les mâles paradent devant les femelles en permanence, même si celles-ci ne sont pas réceptives : Lorsqu’un mâle approche son gonopode de l’orifice génital d’une femelle pour déposer ses spermatozoïdes, ceux-ci sont stockés dans des replis de l’oviducte pour être utilisé quand les ovules seront matures et prêts à être fécondés. Les œufs incubés se développent dans les ovaires des femelles, sans lien avec la mère et les embryons se nourrissent du sac vitellin inclus dans l’œuf. La gestation dure environ 1 mois et au moment de la naissance l’alevin brise la membrane de l’œuf et sort du ventre de sa mère. Il est immédiatement capable de nager et de se nourrir de façon autonome. Ces alevins sont de grande taille par rapport à des larves de poissons ovipares, on peut donc tout de suite les alimenter avec des nauplies d’artémia fraîchement écloses ou directement avec des poudres pour alevins. Le bac doit être bien planté, il faut surtout y placer des tiges qui flottent comme les Ceratophyllum demersum pour permettre aux alevins de se cacher immédiatement après leur naissance.

Mais que faire de ces innombrables alevins qui vont grandir et être adultes à 4 mois… et se reproduire à leur tour ? C’est pour cela qu’il vaut mieux laisser les femelles portantes dans le bac d’ensemble et laisser les alevins se cacher dans les plantes flottantes, au lieu de tenter d’en élever le plus grand nombre dans des pondoirs mal fichus, qui stressent la femelle, qui sont trop petits et mal aérés, et complètement inadaptés au grossissement des jeunes.
Les jeunes les plus malins et les plus solides grandiront et les autres se feront manger par les habitants du bac. Pour garder longtemps un bac peuplé de poissons en bonne santé il vaut mieux acheter quelques individus à des éleveurs privés qui ne sélectionnent pas leurs poissons à outrance et tenter d’éviter la consanguinité en choisissant différentes souches.

Certains poissons sont difformes, nés de femelles trop jeunes ou de parents consanguins.

Pondoir ou pas ?
On recommande parfois d’isoler les femelles prêtes à mettre bas dans un pondoir. Il s’agit un petit récipient en plastique, percé de quelques trous, qui flotte dans le bac communautaire. L’idée est de permettre aux jeunes à peine nés de ne pas se faire manger par les autres poissons du bac ou même par leur mère. Mais en réalité ces pondoirs sont mal fichus, et beaucoup trop petits et surtout l’eau n’y circule pas et stagne, dépourvue d’oxygène. Si on y laisse trop longtemps une femelle, elle peut y mourir ou mettre bas trop tôt des alevins pas viables. Il est plus simple de placer dans le bac d’ensemble quelques tiges de plantes flottantes, juste à la surface, où les nouveaux-nés iront trouver refuge les premiers jours.
Si on tient à garder et élever les jeunes, l’idéal est simplement de placer la femelle portante dans un petit bac de 10 ou 25 litres, chauffé et filtré, le temps que les jeunes soient tous nés puis de les laisser grandir pendant un ou 2 mois, pour qu’ils soient assez gros et ne risquent plus de se faire manger. Dès qu’ils mesurent 1,5 à 2 cm, les jeunes poissons ne sont plus considérés comme des proies potentielles par leurs parents mais peuvent toujours servir de nourriture aux autres poissons du bac communautaire. Bon nombre d’amateurs de grands Cichlidés élèvent d’ailleurs des guppys comme nourriture vivante.

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