Hypancistrus zebra

Hypancistrus zebra


Un poisson qu’on jurerait peint à la main, tant sa robe est particulière. Récemment découvert et importé régulièrement depuis une quinzaine d’années seulement, l’Hypancistrus zebra avec ce statut de poisson sauvage et difficile à reproduire, génère les passions…Il fait partie de la grande famille des Loricariidae, du genre Hypancistrus. Il provient uniquement du Rio Xingu, qui coule au Brésil, dans la province de Pará, il est pêché dans la région d’Altamira, en eau vive, souvent jusqu’à plus de 10 m de profondeur.Le Xingu est un grand fleuve, un des nombreux affluents de l’Amazone. A titre de comparaison, il est 3 fois plus grand et plus long que le Rhône. Les différents sites de pêche des Hypancistrus zebra ont les caractéristiques suivantes :Fort courant, eau claire très oxygénée
26 à 30 °C
PH 6 à 7.5
Galets, roches volcaniques, débris végétaux
Failles rocheuses exiguës dans le courant
Une eau douce et acide reproduit bien son biotope. Il semble qu’il ait une certaine tolérance quant à la dureté de l’eau et au pH à condition de rester dans cette fourchette de valeurs : pH entre 6 et 7,5, température entre 26 et 30°C. La propreté de l’eau doit être assurée par une filtration très efficace, l’Hypancistrus zebra est un gros pollueur : un filtre externe ou une décantation interne assurant un débit de 5 fois le volume du bac semble un minimum.
À l’autre extrémité du bac, on ajoutera une puissante pompe de brassage (1000 l/h ne sont pas excessifs) en flux circulaire, pour recréer un maximum de courant et de remous.
Dans ce type de bac qui tente de reproduire un cours d’eau non planté, l’éclairage a relativement peu d’importance. Il faut toutefois éclairer, pour admirer les poissons et pour créer l’alternance jour nuit, avec des tubes standard de faible wattage, en visant 1 watt pour 3 ou 4 litres d’eau. Un éclairage trop puissant favoriserait les algues puisqu’il n’y a pas de plantes pour les concurrencer.Un sol composé de sable fin et de petits galets de ruisseau suffit à créer une couche de fond, par-dessus laquelle on rajoutera différentes pierres plus grandes et quelques racines. Il convient de constituer dans cet assemblage, des failles et des trous dans lesquelles l’Hypancistrus aime à se cacher. On peut par exemple scinder l’aquarium en plusieurs territoires, en utilisant une grosse pierre ou une grosse racine qui «coupe» le bac en 2 parties, où les poissons trouveront plusieurs caches. On peut également intégrer des tubes en terre cuite à une seule issue, dont le poisson raffole, tant pour s’y réfugier que pour pondre. Il faut compter au moins autant de caches que de poissons, afin que les dominés puissent également trouver refuge.Plus il y aura de cachettes et de refuges disponibles et plus les poissons seront rassurés, et donc visibles.
La maintenance d’un tel aquarium nécessite une bonne discipline : Il faut changer environ30% de l’eau chaque semaine, en évitant les écarts de température ou de qualité d’eau et en utilisant par exemple une pompe de petit débit pour amener l’eau neuve. Selon les paramètres de l’eau de conduite, un dosage moitié-moitié d’eau osmosée et d’eau du robinet peut convenir. On profite du changement d’eau pour bien siphonner le sol et surtout les nombreuses anfractuosités du décor, où les déchets de nourriture ont tendance à s’accumuler.

Dans un aquarium d’une centaine de litres, il ne faut pas mettre plus de 7 à 8 Hypancistrus sans aucun autre poisson, car ils sont particulièrement territoriaux..

Le dimorphisme sexuel est délicat à observer en bac de vente sur des poissons souvent immatures et généralement stressés. Cependant, sur un poisson mature et acclimaté, on peut se référer aux points suivants :
En observant attentivement des individus de 5 à 7 cm au moins, on remarque que les mâles présentent des odontodes interoperculaires et des odontodes pectorales (brosses) très développées, ainsi que des odontodes plaquettaires sur le tiers inférieur du corps particulièrement visibles en lumière rasante. On peut aussi comparer la forme de la tête des mâles qui est plus plus massive et plus carénée que chez les femelles, qui ont une tête plus arrondie. Parfois aussi la coloration des mâles est plus marquée, le noir est plus sombre et le blanc plus flash : En schématisant, le mâle a l’air plus noir, la femelle a l’air plus blanche. On peut y rajouter l’observation de la forme de la queue, les lobes supérieur et inférieur sont plus effilés chez le s mâles.
Une femelle présentera des odontodes courtes, voire inexistantes, une tête plus ronde. Un corps plus rond vu du dessus ou de l’arrière, peut indiquer une femelle gravide. Elles sont généralement plus petites que les mâles et leur queue est effilée uniquement sur la partie inférieure.

 

COMPORTEMENT SOCIAL

Ces observations ont été faites par Jacques Bovet et Christophe Girardet sur des Hypancistrus zebra et confirmées par Yann Fulliquet sur des H. King tiger (L66) ou Queen arabesques (L260). Il ne s’agit ici en aucun cas d’une règle, mais d’observations constatées à plusieurs reprises sur quelques individus…

Il s’agit de poissons vivant en colonie territoriale. Plusieurs territoires mâles se juxtaposent, créant l’ensemble de la colonie. Les femelles se déplacent librement dans des territoires juxtaposés et choisissent le meilleur mâle. Une intrusion d’un mâle sur un autre territoire sera immédiatement sanctionnée par un combat très bref, mais très violent.

Plusieurs types de combat ont été observés :
Combat côte à côte :
La confrontation est directe. Elle se fait à l’aide des odontodes inter operculaires qui se déploient à l’équerre par rapport à la tête. Les 2 individus tentent de s’accrocher par les « brosses » et ondulent ensuite de tout le corps en de grands mouvements amples, afin d’écorcher leur rival.

Ces combats sont de très courte durée, de 2 à 5 secondes, le vainqueur garde le territoire et reste en position déployées durant quelques minutes. On dirait qu’il renforce sa position de dominant… le vaincu se replie immédiatement et «rentre la voilure».

Position tête bêche :


Le combat est moins violent. L’approche est plus nuancée. Les protagonistes se font face, puis glissent le long du corps l’un de l’autre. Ils semblent plus s’intimider que se combattre, même si une fois en position operculaire, ils ondulent de tout le corps. La vigueur des ces ondulations est néanmoins plus faible… Ce comportement a été constaté à plusieurs reprises peu avant une ponte.

Comportement «naturel» et comportement «domestique»
En fonction du bac et de l’environnement mis à disposition, le zebra évolue différemment. Dans les bacs spécifiques, où il est maintenu en colonie, avec un fort courant et très peu d’intervention humaine, il reste sauvage. On constate par exemple de très nombreux déplacements, vifs et courts, toujours à l’affût. On assiste également à plusieurs rixes par jour. On peut aussi observer des comportements de chasse et d’une manière générale, un comportement de poisson « sauvage » : fuite devant une ombre, territorialité bien marquée.
Il semble qu’un zebra maintenu seul de son espèce en bac communautaire, perde ce comportement naturel et se laisse domestiquer, jusqu’à venir manger dans les doigts du nourrisseur et sortir sitôt le couvercle du bac levé, comme n’importe quel poisson d’ornement.

Alimentation
Contrairement à d’autres Loricariidés et aux idées préconcues, ce n’est pas un mangeur d’algues ! Une analyse du contenu stomacal de L46 a révélé que ce poisson est omnivore, à prédominance carnée. On a retrouvé différents insectes et crustacés, mais également des fibres végétales (fruits) et des graines.
En aquarium, on veillera à fournir à nos poissons une alimentation aussi variée que possible. Il faut privilégier le plus possible les distributions de nourritures vivantes :On doit leur donner des larves de moustiques rouges , des larves de moustique noires, des gammares de petite taille, des daphnies, des petits vers de terre rouges On peut aussi les donner sous forme congelée, mais dans la plupart des cas les pailletes ou flocons ne les intéressent pas, sauf les comprimés contenant de la spiruline.

En donnant des petites proies vivantes on assiste à un comportement de chasse : Les Hypancistrus zebra utilisent le courant pour rabattre leur proie. Ils se tapissent derrière un caillou du décor, orienté vers l’amont, et surgissent pour plaquer la proie de tout leur corps au sol. Ils reculent ensuite et ingurgitent la proie. Ils peuvent ainsi se nourrir en plein courant.
Ce comportement a été observé un peu différemment chez Yann Fulliquet avec des L66 et des L260. Ils protègent leur proie sous leur corps et redescendent jusqu’à hauteur de ventouse, sans réellement « attaquer » une proie. Ils se contentent de l’immobiliser, puis de l’ingurgiter. Les Hypancistrus sont des chasseurs habiles, mais des mangeurs lents, il ne faut donc pas les mettre en concurrence alimentaire avec d’autres poissons plus grands ou plus rapides. Ils sont tout à fait capables de défendre un site de nourriture envers leurs congénères, quitte à ne pas pouvoir manger…

CONSEILS D’ACHAT

Sur un poisson acclimaté, les signes suivants sont très révélateurs… en bac de vente, c’est malheureusement plus difficile à cause du stress créé par le voyage et les différents transbordements. Il faut donc bien observer les poissons avant de les acheter :

Signes positifs

Le noir est profond et uni, les limites bien nettes.
Les nageoires légèrement irisées de bleu sont un signe d’excellente santé.
Les nageoires doivent être saines, déployées. Pas de déchirure, attention au 1er rayon dur des nageoires.
Le poisson doit être vif, réagir en fuite devant l’épuisette. Il se déplace par petits bonds successifs, rapides. Un poisson léthargique n’est pas en bon état.
L’œil doit être mobile, réactif à la lumière.
Le poisson le plus sain est celui qui sera le plus difficile à attraper. (Attention à ne pas le casser, à ne pas le plaquer contre la vitre du bac).

Signes négatifs.

Si le poisson a une tache rosâtre ou rouge sur le flanc, elle indique une fracture et une hemorragie, qui a court terme, sacrifieront le poisson
Un blanc rosé indique de mauvaises conditions d’eau (nitrates ou acidiose)
Le ventre ne doit pas être creux, signe de malnutrition
L’œil doit être sain et pas creusé.
La ligne osseuse du poisson doit être régulière, pas de cassures ou de queue tordue.
Souvent, les conditions de pêche, de manipulation ou de transport fragilisent les poissons, car ils ont littéralement été cassés. N’oublions pas qu’il s’agit là d’un poisson à plaques osseuses…

Reproduction (  © Christophe Girardet)

La reproduction d’Hypancistrus zebra est encore considérée comme difficile. Pourtant, on trouve des rapports de reproduction, dans des conditions parfois extrêmement différentes du milieu originel du poisson. Si l’on met à disposition du poisson les conditions cadres idéales sans compromis, sa reproduction est possible.

Les déclencheurs de ponte sont nombreux et similaires à beaucoup d’autres espèces du bassin amazonien. On peut mettre en avant la qualité de la nourriture. Notre poisson a besoin d’une nourriture riche en protéines et variée, afin de pouvoir produire des gamètes mâle ou femelle.

Un autre aspect qui paraît crucial est la présence dans le bac d’un fort courant de brassage. L’habitat naturel de Hypancistrus zebra est un fleuve à grand débit. Il est nécessaire non seulement de brasser fortement, mais également d’orienter les caches. En effet, les œufs sont adhésifs entre eux, mais pas au substrat. Idéalement, l’entrée de la cache doit être perpendiculaire au courant de sorte que quelques remous puissent se créer dans la cache, afin de faciliter l’oxygénation et le nettoyage, mais pas assez fort pour emporter la ponte.

En fait, il semble que la première condition à remplir, et peut-être la seule vraie contrainte dans la repro, est d’avoir suffisamment d’individus pour constituer une colonie, et de plus, le bon sex-ratio… Avec le moratoire brésilien interdisant la pêche de ce poisson et les prix ahurissant qu’atteint le poisson sur le marché, cette première condition est souvent un obstacle de taille.
En effet, Hypancistrus zebra est un pondeur en colonie, et ceci à toute son importance. Vous devez avoir au moins 2 mâles pour une femelle, afin qu’une hiérarchie puisse s’établir. Une femelle gravide choisira toujours le mâle dominant pour déposer ses oeufs.

1.La nourriture:
Hypancistrus zebra est carnivore. Il lui faut une nourriture variée et riche en protéines pour pouvoir produire des gamètes mâle ou femelle. Cet élément peut être conjugué avec d’autres pour déclencher une ponte.

2. Le courant
Hz étant issu d’un milieu très oxygéné, il est nécessaire de reproduire ce fort courant dans le bac. Personnellement pour 100 litres utiles, je dispose d’un brassage total de 1900 l/h
Plus encore que le courant, il paraît important d’orienter les caches ou les tubes de ponte. Idéalement, l’entrée de cache doit être perpendiculaire au courant, ou légèrement de 3 quarts avant, de sorte que quelques remous puissent se créer dans la cache (oxygénation) sans emporter la ponte.

3. les caches de ponte
La taille des caches de pontes, qu’elles soient constituées de failles rocheuses ou de tubes en terre cuite ou en pvc, est capitale. Il est primordial que le poisson s’y sente en sécurité. Pour ce faire, il lui faut des « grottes » à une seule issue, qu’il puisse barrer de son corps. On constate qu’une cache trop large est souvent boudée pour une cache plus étroite où le mâle peut s’engouffrer et s’arrimer en écartant ses nageoires.

4. le changement de saison
Il semble qu’une simulation de saison sèche stimule véritablement Hypancistrus zebra Indépendamment de la saison réelle, on peut la recréer de la manière suivante. Il faut faire baisser la température de plusieurs degrés en 24 heures par un arrêt du chauffage. Par exemple, on peut laisser chuter la température de 28° température de maintenance, à 22° température « ambiante » de stimulation. On laissera le bac tel quel durant 5 jours, en diminuant drastiquement les distributions et la variété de nourriture. Après ces 5 jours, on remontera la température par palier de 1° par jour jusqu’à atteindre 30°. La quantité et la variété de nourriture augmenteront en même temps que la température.

La reproduction débute :

Le mâle choisit de préférence une faille ou un tube où il puisse se tenir dorsale déployée et dont il puisse boucher l’entrée par son corps. Les tubes en terre cuite formant une cavité à une seule issue, sont exactement ce que le mâle dominant recherche. Suffisamment stimulé, et en présence d’une femelle gravide, le mâle choisi sa cavité et s’y introduit pour la nettoyer. Le mâle vide la cavité de tout substrat indésirable à l’aide de ses nageoires par reptation.

Une fois en place et la cavité propre, le mâle simule la ventilation d’une pseudo ponte par ses nageoires. Les nageoires pectorales s’agitent verticalement, l’une après l’autre. Le mouvement est repris simultanément par les ventrales. Pectorale droite en même temps que ventrale gauche et inversement. De cette manière, il génère un léger courant constant qui entraîne toutes les matières en suspension à l’extérieur de la cavité. Certains pensent que des hormones sont également diffusées à ce moment, attirant la femelle à proximité du site de ponte. La femelle reste à l’entrée du tube de ponte, jusqu’à ce que le mâle la laisse entrer, en fonction du degré de préparation des deux partenaires. Il laisse la femelle pénétrer dans le tube, la suit et bloque l’entrée du tube par son corps, en écartant ses pectorales au maximum, de manière à s’arrimer dans le tube.

le mâle bloque sa femelle dans le tube

Il stimule ensuite la femelle en produisant de légers tremblements avec l’ensemble de son corps, durant de très courtes séquences répétées. La femelle y répond au bout d’un moment en produisant le même tremblement. Ce comportement nuptial peut durer jusqu’à 4 jours durant lesquels le couple ne sortira pas du site de ponte.

En fonction de l’environnement, la femelle est plus ou moins prolifique. Elle dépose une grappe d’œufs au fond de la cache. Il semble que, comme dans la nature, la femelle adapte sa ponte à l’environnement. Dans d’excellentes conditions, elle pond plus d’œufs, mais plus petits, jusqu’à 15. Dans de moins bonnes conditions, la grappe ne compte que quelques oeufs, mais plus robustes… cette constatation a été faite sur plusieurs types de Loricaridae

Une fois la ponte faite, le mâle chasse la femelle et reste seul dans la cavité. Il ventile les oeufs et les retourne à l’aide de sa bouche presque en permanence… Les œufs sont très résistants et le père n’hésite pas à les manipuler contre les parois de la cavité. Il fait un véritable barrage de son corps et couvre littéralement la grappe d’œufs. Il est très difficile d’observer les œufs, en dehors des instants où le mâle les manipule, les découvrant. L’incubation dure entre 4 et 7 jours.

Même après l’éclosion, le mâle garde les larves, les ventile, les nettoie. Un jeune mâle manquant d’expérience, peut laisser échapper quelques larves dans le flux de sa ventilation. Ces dernières n’ont que peu de chance de survie. En effet, les larves, encombrées par leur énorme sac vitellin, ne peuvent absolument pas se déplacer sur le substrat irrégulier d’un bac durant leurs premiers jours, devenant des proies trop faciles pour tout prédateur, même aussi petit qu’un escargot.

3 options se présentent alors pour sauver les jeunes.:
1. laisser faire…
Assumer le fait de perdre le 90 % de la ponte sur les premières pontes jusqu’à ce que le jeune mâle soit efficace. Quelques jeunes s’en sortent, mais la sélection naturelle est rude…

2. prélever les larves sitôt écloses, à l’aide d’une paille ou d’une pipette et les déposer dans un pondoir dans le même bac. Ou bien vider le tube directement dans le pondoir. Cette solution est brusque pour les larves, et même avec l’habitude, cela perturbe le mâle qui cherche durant quelques heures ses larves. L’avantage est qu’une autre femelle peut rapidement venir remplacer la « perte » de cette ponte. Mais c’est brutal.

3. monter un bac « sol nu » et laisser faire la nature… c’est relativement efficace, mais le problème se pose ensuite de nourrir et de récupérer les juvéniles dès la résorption du vitellin…

Les alevins éclos restent dans le site de ponte avec le mâle, jusqu’à résorption du sac vitellin, à la fin de la deuxième semaine. A ce stade, ils peuvent se risquer à de courtes incursions en territoire ouvert. Il convient à ce sujet de ne pas leur servir trop rapidement de grosses proies sur lesquelles ils pourraient s’étouffer par voracité.

un aîné devant des oeufs

Croissance et élevage

Les œufs passent très rapidement au stade de larve, puis d’alevin. Durant les 2 premières semaines, l’alevin prend chaque jour 1mm. Vient ensuite une phase critique où il finit de résorber son sac vitellin et commence à se nourrir seul, dans le courant de la 3ème semaine. Aux alentours du 18ème jour, le système digestif est fonctionnel et l’alevin commence à produire des excréments. Il va légèrement ralentir son développement jusqu’à mesurer 20mm en fin de 3ème semaine, puis 23mm après un mois. Au 3ème mois, le juvénile ne mesure que 30mm et il aura encore besoin de toute une année pour parvenir à une taille de 40 à 45mm, en fonction de son alimentation, des conditions de maintenance et de la concurrence alimentaire. Il lui faudra encore au moins un an pour arriver à une taille de 6 à 8cm, où il commence à être sexable et il atteindra sa maturité sexuelle dans le courant de la 3ème année.
Dès le 15ème jour, on peut commencer à tenter de nourrir. Personnellement, j’utilise un mélange de larves de moustiques rouges écrasées avec des comprimés SERA Viformo. On peut également apporter des micros vers, même si le danger de goinfrerie existe réellement…
Le cap du premier mois passé, les juvéniles sont presque sortis d’affaires

Quelques commentaires sur les photos du développement de l’alevin. .

1er jour

éclosion

2ème jour :
L’alevin a été prélevé et déposé dans un pondoir
Il ne peut pas se déplacer et est arrimé par sa ventouse

3ème jour
Sac vitellin énorme et handicapant
Sur le devant le cœur qui bat très vite et fort
L’œil de l’alevin est déjà presque formé
Le squelette est en cours de calcification
La bouche en ventouse dont l’alevin se sert pour s’arrimer

4ème jour
Des taches noires commencent à se développer sur la tête.
Les pectorales deviennent des nageoires actives.
Les alevins commencent à se déplacer.
On distingue clairement la dorsale avec ses mini rayons et un début d’adipeuse.

5ème jour
Les alevins glissent sur leur sac vitellin
Ils expérimentent toutes les 3 dimensions
Les pectorales stabilisent tout déplacement
Ils mesurent 10mm

6ème jour
La pigmentation zebra se développe.
Première coloration verticale noire sur la base de la caudale
Les alevins font 11 mm.

7ème jour
Le sac vitellin s’affine de plus en plus, pour se fondre dans la masse du corps…
Les alevins font 12mm

8ème jour
Le sac vitellin est presque entièrement résorbé
Les alevins font 13mm
Certaines lignes de pigmentation commencent à se dessiner.
Les nageoires pectorales et ventrales sont parfaitement formées et actives…

9 ème jour

10ème jour pour les plus gros

avec des alevins d’une autre portée

11ème jour

12ème jour

14ème jour
Le sac vitellin est résorbé
Les alevins font maintenant 18mm
Les alevins se déplacent librement, mais sous la garde du père
Des larves de daphnies sont encore trop grosses pour être mangées, mais déclenchent déjà des réflexes de chasse

18ème jour
Des nourritures très fines sont acceptées, telles que petites daphnies, nauplies d’artémia, fragments de vers de vase, comprimés de spiruline écrasé

21ème jour
Les alevins sont désormais autonomes, même s’ils restent toujours à proximité du père
Ils mesurent 20mm

6 semaines

3-5 mois

une vingtaine de jeunes

Les tout petits font 23 mm et ont quelques semaines, les plus gros frisent les 4 cms et ont 5 mois

Le texte et toutes les photos des reproductions et des jeunes sont
© Christophe Girardet

paru dans Aquarium Magazine de septembre 2004.