Molly, Poecilia velifera

Molly

Un bac pour des grands Poeciliés.
Dans un aquarium de 300 litres, on peut installer des poissons assez grands, qui nécessitent del’espace, comme les Poecilia velifera (Molly voile) et les variétés d’élevage les Velifera noirs ou les formes dorées, ainsi que les Poecilia sphenops (Black Molly) et P. latipinna. (Molly dalmatien)

 

Les Molly voiles sont des superbes poissons de grande taille, 12 à 15 cm, les mâles portent une nageoire dorsale très haute, qu’ils déploient largement lorsqu’ils paradent.

 

 

 

Comme ils réclament un grand espace libre et sont d’excellents nageurs, on ne doit pas les placer dans un bac de 120L ou dans une cuve carrée, qui les empêcherait de se déplacer correctement. Comme tous les poissons grégaires, ils sont mieux si on les maintient en groupe de 8 à 10 individus au moins ; plus le groupe est grand plus ils sont actifs et vifs. Mais on peut observer que l’organisation du groupe est assez lâche et que les individus ne restent pas continuellement ensemble. Ils se dispersent dans tout le bac. Il ne semble pas y avoir de hiérarchie très marquée ni de domination d’un individu sur les autres. Ce sont des hôtes paisibles et pas trop agités, mais qui se pourchassent souvent. Par contre les mâles sont très entreprenants et pourchassent en permanence les femelles. Comme pour tous les membres de leur famille, les femelles doivent être en surnombre si l’on ne veut pas les voir mourir rapidement, épuisées par les assauts des mâles et les pontes trop rapprochées. L’introduction de 3 femelles pour un seul mâle est vivement recommandée.

Il leur faut au minimum un aquarium de 250 litres et même 350L ou 500L. Ils sont trop souvent vendus pour des bacs de petite taille.

Il leur faut une eau entre 24 et 27° degrés et un pH assez haut, entre 7,5 et 8,5. À l’état sauvage, ils vivent dans une eau peu profonde chauffée par le soleil et si on les maintient à 24° /ce qui est souvent la température d’un bac communautaire), ils risquent de tomber malades, attraper des points blancs et mourir. Lors de l’acclimatation et pour soigner une maladie, on peut utiliser de l’eau légèrement salée, on ajoute 1 cuillère de sel pour 10 L. Actuellement les poissons du commerce sont habitués à l’eau du robinet et peuvent vivre dans une eau à 25°C. avec un pH de 7 .
On peut garder des Molly dans un bac d’eau saumâtre et même en eau de mer… Ils s’adaptent assez facilement .


Ce qu’il leur faut surtout c’est une eau très propre, donc fréquemment renouvellée et du calcium, donc il est nécessaire ajouter du sable de corail dans le bac. On peut même les faire vivre en eau de mer en augmentant petit à petit la salinité jusqu’à 1,024. Idéalement il leur faut un bac spécifique de grande taille ou un aquarium à partager avec d’autres espèces qui aiment l’eau dure et salée. On introduit un mâle pour 4 ou 5 femelles. Les portées comptent de 30 à 150 alevins, selon l’âge et la taille de la mère. Les éleveurs ont obtenu des P.velifera noirs, et d’autres albinos et certains poissons présentent une nageoire caudale en forme de lyre.

Poecilia latipinna, Molly dalmatien,

Ils vivent dans les eaux chaudes et douces ou saumâtres, parfois stagnantes. Ils atteignent 10 à 12 cm, les mâles portent un gonopode et sont plus petits que les femelles.
Ils apprécient aussi un aquarium spacieux, 250L au moins et lumineux. Ils ont besoin de place pour nager et il faut garder un grand espace sans plantes. Ils se nourrissent d’algues, de végétaux et de petites proies, on peut leur distribuer des flocons et des granulés, mais pour favoriser les reproductions et mettre les géniteurs en bonne condition il est nécessaire d’ajouter de la nourriture vivante ou congelée à leur régime : daphnies, larves de moustiques, artémias… Les sélections ont permis d’obtenir des poissons albinos, d’autres presque intégralement noirs, en passant par toutes les formes tachetées.
Le P.latipinna « Starbust molly » présente une coloration de base dorée parsemée de taches rouges ou orange. .

Les Poecilia sphenops, Black Molly

Ce sont des poissons paisibles et bons mangeurs d’algues. Les adultes font de 8 à 13 cm, les femelles étant plus grandes et plus rondes que les mâles. Ils vivent bien dans une eau assez chaude avec un PH de 7,5 à 8,2. Dans des bonnes conditions, ils vivent 5 ans mais on les garde malheureusement trop souvent dans des aquariums communautaires trop petits et trop froids et ils meurent après avoir attrapé des points blancs et diverses infections car ils sont fragilisés par des conditions de vie qui ne leur conviennent pas. C’est le même souci que pour les Velifera, le problème c’est la propreté… si on change 50% de l’eau du bac toutes les semaines et ils se portent bien.

Pour obtenir des Black d’une bonne taille il faut leur proposer un aquarium de 200L au moins sinon les poissons restent petits et mal développés, souvent aussi à cause de la consanguinité et des mauvaises conditions d’élevage. À force de sélections, on a obtenu des poissons complètement noirs, portant une grande nageoire dorsale légèrement orange et une caudale en forme de lyre. À Singapour, des éleveurs obtiennent des Poecilia sphenops rouges ! Il faut noter que les variétés sélectionnées ont besoin d’eau plus chaude que les souches proches des formes sauvages.

un mâle, portant un gonopode

 2 femelles

 un mâle lyre

 femelle dalmatien

 jeune mâle dalmatien

En Asie, les éleveurs ont aussi produit une variété de « Molly ballon » difforme, doté d’un gros ventre tout rond et d’un corps plus court, ils nagent en se dandinant. Leur colonne vertébrale est déformée et les femelles meurent souvent à la naissance des alevins. Ces poissons qui s’éloignent trop des formes naturelles sont souvent fragiles et plus délicats, et leur achat ne devrait pas être recommandé, il y a assez d’espèces colorées et attractives sans avoir besoin de manipuler la nature à outrance

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Nourriture
Les (ovo)vivipares ne sont pas exigeants mais ils apprécient une nourriture variée. Un important apport végétal est indispensable, sous forme d’épinards et de laitue pochée ainsi que de paillettes végétales. Ils sont omnivores et mangent généralement toutes les sortes de nourritures, avec une prédilection pour les petits insectes vivants, les larves de moustiques et les petits crustacés d’eau. Ils acceptent aussi volontiers les aliments congelés, artémias, larves de moustiques ou vers de vase et prennent des flocons et des paillettes. Il faut simplement adapter la taille des aliments à leur bouche. Une alimentation riche et variée ainsi qu’un apport de vitamines une fois par semaine, permettent de garder des poissons vifs et en bonne santé et prévient les éventuelles carences. Il faut donner à manger plusieurs fois par jour mais en petites quantités : Tout doit être avalé en 1 minute.

Reproduction des ovovivipares.
Elle est la plus accessible de toutes. C’est généralement avec ces poissons que les nouveaux aquariophiles ont le plaisir d’avoir leurs premières naissances en aquarium.
Il est aisé de différencier les sexes. La nageoire anale du mâle est transformée en organe génital. Cet organe sexuel n’apparaît chez les jeunes qu’après la sixième semaine de vie. Les 3ème, 4ème et 5ème rayons ont été modifiés pour se transformer en une espèce de gouttière qui lui permet de déposer le sperme tout près de l’orifice uro-génital des femelles, lors d’un pseudo accouplement. Il n’y a pas vraiment de pénétration mais le gonopode dépose les spermatophores sur la muqueuse de la papille et les mouvements cellulaires les acheminent jusque dans les voies génitales. Comme les spermatozoïdes ont une longue durée de vie, la femelle peut produire 4 à 6 portées successives séparées par quelques semaines, et ceci sans rencontrer de nouveau mâle.

des mâles avec un gonopode bien visible

 des femelles la nageoire anale est triangulaire

Les mâles paradent devant les femelles en permanence, même si celles-ci ne sont pas réceptives : Lorsqu’un mâle approche son gonopode de l’orifice génital d’une femelle pour déposer ses spermatozoïdes, ceux-ci sont stockés dans des replis de l’oviducte pour être utilisé quand les ovules seront matures et prêts à être fécondés. Les œufs incubés se développent dans les ovaires des femelles, sans lien avec la mère et les embryons se nourrissent du sac vitellin inclus dans l’œuf. La gestation dure environ 1 mois et au moment de la naissance l’alevin brise la membrane de l’œuf et sort du ventre de sa mère. Il est immédiatement capable de nager et de se nourrir de façon autonome. Ces alevins sont de grande taille par rapport à des larves de poissons ovipares, on peut donc tout de suite les alimenter avec des nauplies d’artémia fraîchement écloses ou directement avec des poudres pour alevins. Le bac doit être bien planté, il faut surtout y placer des tiges qui flottent comme les Ceratophyllum demersum pour permettre aux alevins de se cacher immédiatement après leur naissance.

Mais que faire de ces innombrables alevins qui vont grandir et être adultes à 4 mois… et se reproduire à leur tour ? C’est pour cela qu’il vaut mieux laisser les femelles portantes dans le bac d’ensemble et laisser les alevins se cacher dans les plantes flottantes, au lieu de tenter d’en élever le plus grand nombre dans des pondoirs mal fichus, qui stressent la femelle, qui sont trop petits et mal aérés, et complètement inadaptés au grossissement des jeunes.
Les jeunes les plus malins et les plus solides grandiront et les autres se feront manger par les habitants du bac. Pour garder longtemps un bac peuplé de poissons en bonne santé il vaut mieux acheter quelques individus à des éleveurs privés qui ne sélectionnent pas leurs poissons à outrance et tenter d’éviter la consanguinité en choisissant différentes souches.

Certains poissons sont difformes, nés de femelles trop jeunes ou de parents consanguins.

Pondoir ou pas ?
On recommande parfois d’isoler les femelles prêtes à mettre bas dans un pondoir. Il s’agit un petit récipient en plastique, percé de quelques trous, qui flotte dans le bac communautaire. L’idée est de permettre aux jeunes à peine nés de ne pas se faire manger par les autres poissons du bac ou même par leur mère. Mais en réalité ces pondoirs sont mal fichus, et beaucoup trop petits et surtout l’eau n’y circule pas et stagne, dépourvue d’oxygène. Si on y laisse trop longtemps une femelle, elle peut y mourir ou mettre bas trop tôt des alevins pas viables. Il est plus simple de placer dans le bac d’ensemble quelques tiges de plantes flottantes, juste à la surface, où les nouveaux-nés iront trouver refuge les premiers jours.
Si on tient à garder et élever les jeunes, l’idéal est simplement de placer la femelle portante dans un petit bac de 10 ou 25 litres, chauffé et filtré, le temps que les jeunes soient tous nés puis de les laisser grandir pendant un ou 2 mois, pour qu’ils soient assez gros et ne risquent plus de se faire manger. Dès qu’ils mesurent 1,5 à 2 cm, les jeunes poissons ne sont plus considérés comme des proies potentielles par leurs parents mais peuvent toujours servir de nourriture aux autres poissons du bac communautaire. Bon nombre d’amateurs de grands Cichlidés élèvent d’ailleurs des guppys comme nourriture vivante.

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© veronique 2016