Famille des Cyprinidae
Barbus semifasciolatus, Capoeta semifasciolata, Barbus doré. Barbus chinois
Nom commun : Barbus Vert
En français : Barbus demi rayé de Chine.
Taille maximale: 6 centimètres
pH: 6,0 – 8,0
température 18 – 24°C
Barbus schuberti
Ces petits poissons très actifs mais pacifiques sont connus depuis fort longtemps. On les a un peu oubliés, au profit d’espèces plus colorées ou plus grandes, mais en voir régulièrement dans les bacs des magasins.
Distribution: originaire d’Asie , plus particulièrement de la Chine du sud-ouest et du Hainan
On en trouve aussi dans le Mékong, dans les eaux rapides et chaudes des rivières proches de Canton et de Hong-Kong, ainsi qu’au Vietnam et à Taiwan. Ils ont aussi été introduits à Singapour et à Hawai.
La variété dorée, vendue sous le nom de Barbus semifasciolatus schuberti n’existe pas à l’état sauvage et n’a jamais été péchée. L’origine exacte de cette forme xanthochromique est inconnue, les poissons sont certainement issus de mutation puis de sélections poussées dues surtout aux éleveurs européens.
Certains livres les présentent comme d’éventuels croisements entre des B.semifasciolatus et des B.sachii (ou B.sachsi décrits par Ahl en 1923) qui ne portent pas de barbillons. Mais ceci reste sujet à caution …
Barbus semifasciolatus schuberti
Les Barbus font partie de la grande famille des Cyprinidae, qu’on trouve partout dans le monde. Ces jolis petits poissons verdâtres sont importés en Europe depuis fort longtemps, les premiers sont arrivés à Berlin en 1909, avec des jeunes carpes importées de Chine.
Leur corps est allongé en forme de diamant, légèrement bombé sur le dos et latéralement comprimé. Dans la nature, les femelles les plus grandes peuvent atteindre 10 cm, mais en aquarium leur taille ne dépasse pas 7 cm. Les mâles sont plus petits et n’excèdent pas 5 cm. Il y a pas mal de variations dans la couleur de leur robe : certains ont une couleur de base jaune ou argenté alors que d’autres tirent sur le rouge-brun, mais tous présentent un beau reflet vert brillant. Les flancs sont striés par 4 à 7 raies noires ou brun foncé, fines et souvent incomplètes. Parfois même il n’y a que des points, qui ne forment pas de ligne régulière. Chez les femelles âgées, ces marques sont souvent escamotées et peu visibles.
Les nageoires sont teintées de rouge ou d’orange et une tache plus sombre marque la base de la caudale. Les pectorales sont incolores La partie supérieure du corps est verte et présente des reflets métalliques, irisés, provoqués par la présence de guanine dans leurs écailles et le ventre est blanchâtre. Leur ligne latérale est bien visible. Cet organe des sens permet au poisson de se situer dans son environnement et enregistre aussi les changements d’orientation, les modifications de pression et les vibrations sonores autour du corps. Durant la période de frai, le ventre du mâle se teinte du même rouge-orange que les nageoires et toutes les couleurs s’intensifient. Il y a peu de dimorphisme, les mâles sont généralement plus colorés et plus petits que les femelles, qui elles sont plus rondes. Ils portent deux petits barbillons sur la bouche. L’œil est rond, grand et cerclé de jaune doré. Ils n’ont pas de nageoire adipeuse et pas de dents.
Barbus semifasciolatus vivent en grands groupes hiérarchisés et donc apprécient la compagnie de leurs semblables. On évitera donc de ne garder qu’un ou deux poissons mais on prévoira plutôt de constituer un banc.
De nature sociable, ils aiment cependant taquiner les autres occupants de l’aquarium. Il ne faut donc pas les installer avec des espèces aimant le calme et la tranquillité, comme des Gourami par exemple.. Une hiérarchique s’instaure rapidement au sein du groupe. Plus le banc est grand et plus on assiste à des comportements proches du naturel. Mais on peut observer que l’organisation du groupe est assez lâche et que les individus ne restent pas continuellement ensemble. Ils se dispersent dans tout le bac et il ne semble pas y avoir de domination d’un individu sur les autres.
Les Puntius semifasciolatus sont généralement paisibles, ce qui n’est pas le cas de tous les Barbus. Les B. tetrazona par exemple sont agités et pourchassent volontiers les autres poissons du bac. Les poissons regroupés dans le genre Puntius sont très actifs et ont besoin d’aquarium présentant un certain volume. Les Barbus verts sont très résistants, à l’état sauvage, ils supportent des températures qui baissent parfois jusqu’à 15 degrés pendant l’hiver. Ce qui ne veut pas dire qu’ils peuvent passer toute l’année dehors sous nos latitudes. Puisqu’ils vivent en groupe, on doit introduire au moins 8 individus dans un aquarium de 150 litres par exemple. La hauteur de l’eau n’est pas très importante, mais ils ont besoin d’espace pour nager et un bac en longueur est préférable à un aquarium carré. Si on n’achète qu’une paire ou qu’un seul Puntius il va devenir peureux, et passera tout son temps caché près du sol, dans la végétation ou les pierres.
Ce sont des bons poissons pou un bac asiatique assez grand où peuvent cohabiter plusieurs espèces. L’idéal est de les faire vivre avec d’autres poissons de taille similaire et demandant le même type d’eau. Dans des bonnes conditions, leur espérance de vie atteint 7 à 8 ans.
Quand la lumière n’est pas trop forte, leurs reflets ressortent mieux, on se rend compte que dans un bac très éclairé ils ont tendance à rester à l’ombre sous les hautes tiges qui se recourbent ou sous les massifs de plantes flottantes. Un éclairage intense a aussi tendance à écraser les couleurs de ces poissons et à les faire paraître plus ternes. Cependant j’ai observé qu’ils recherchent et apprécient la lumière du soleil si celui-ci frappe le bac quelques heures par jour.
Ils sont assez accommodants quant aux paramètres du bac : la dureté peut être comprise entre 10 et 20 ° TH , le pH proche du neutre, de 6,5 à 7,5, et la température vers 22 – 24 degrés. L’eau de conduite convient bien, pour autant que le chlore soit éliminé par brassage et aération.
La végétation doit être plantée à l’arrière du bac pour dégager un large espace de nage libre ; elle peut être constituée en majorité de végétaux à croissance rapide comme Hygrophila ou Ceratophyllum demersum qui luttent contre les algues . Les emplacements moins bien éclairés peuvent recevoir quelques Cryptocorynes ou des Microsorum fixés sur des racines et l’on choisit des pierres non calcaires et une racine pour compléter le décor. Une pompe à air est inutile si le bac est bien planté, car elle agite trop l’eau et les remous chassent le gaz carbonique nécessaire à un bon développement des plantes. Pour favoriser la croissance de la végétation, un engrais doit être enfoui dans le sol au moment de l’installation du bac et des engrais liquides contenant du fer et d’autres oligo-éléments doit être ajouté régulièrement lors des changements d’eau. Le sable choisi ne présente pas d’arrêtes tranchantes si l’on a prévu d’installer des poissons fouisseurs comme des Pangio kuhli. On peut aussi mettre quelques racines ou des souches pour le décor, mais il faut les faire bouillir longuement, car elles ont généralement tendance à flotter et à lâcher des tanins qui assombrissent l’eau et font baisser le pH.
Les Puntius semifasciolatus sont omnivores et n’ont pas de grandes exigences. Il est très facile de les alimenter Ils ont un excellent appétit et mangent voracement tout ce qu’on leur propose, que ce soit d’origine végétale ou animale… Les daphnies, larves de moustiques, artémias ou vers de vase seront dévorés aussi vite que les paillettes et flocons. Ils viennent même grignoter les légumes comme les courgettes, le concombre ou la salade mis à disposition des poissons herbivores. Leur métabolisme est très actif et ils ont besoin de manger fréquemment car leurs besoins alimentaires sont importants. Il faut leur donner à manger plusieurs fois par jour mais en très petites quantités : Tout doit être avalé en 1 minute pour éviter le srisques de pollution ou l aprolifération des escargots. .
Attention toutefois, ils sont goinfres, s’empiffrent et ont une sérieuse tendance à l’obésité !
Les Puntius semifasciolatus sont des poissons peu exigeants et relativement faciles à élever. Ils sont très recommandables pour débuter dans les reproductions d’ovipares .
Les P.semifasciolatus sont capables de se reproduire dans des eaux à 20 ou 22° mais l’idéal est un peu plus chaud, vers 24°ou 25°. Ils pondent assez souvent en bac d’ensemble mais les œufs et les alevins se font régulièrement dévorer par les autres poissons . On prévoit donc un petit bac d’une trentaine de litres, avec des plantes hautes au feuillage fin, pour isoler les reproducteurs. L’eau doit être relativement douce, avec un TH ne dépassant pas 10° et légèrement acide : de la tourbe fibreuse sur le sol convient très bien pour acidifier l’eau et éviter les champignons ou les moisissures lors du développement des œufs. On introduit une grosse femelle bien ronde et 1 ou 2 mâles, les plus colorés possible. La parade est agitée, le moment du frai très remuant et provoque pas mal de remous : le mâle pourchasse la femelle, la frappe de coup de queue ou la mordille, et la dirige vers les plantes proches de la surface. Les œufs sont jaunes, semi-adhésifs, pondus dans les plantes par groupe de 20 ou 30, et fécondés immédiatement. Une partie tombe sur le sol, d’autres se collent dans le feuillage. La ponte terminée il faut retirer les adultes sinon ils vont manger tous leurs œufs ! Il suffit de 24 heures pour qu’ils éclosent. Il est possible aussi d’ajouter quelques gouttes de bleu de méthylène pour éviter les moisissures (2 gouttes pour 10 litres). En 3 jours.les larves sont assez grandes et capables de manger des nauplies d’artémia et il n’est pas vraiment nécessaire de leur distribuer du plancton de marre ou des infusoires. Pour que les jeunes grandissent bien il faut faire de fréquents changements d’eau, 15 à 20% du volume doit être renouvelé chaque jour, en prenant soin de bien aspirer les saletés déposées sur le sol.Il faut aussi trier et séparer les alevins selon leur taille, les plus gros ayant tendance à dévorer les plus petits.
Voilà un joli poisson résistant aux maladies, facile à vivre et à élever, qui partage volontiers son habitat et dont il serait dommage de se priver pour animer un bac communautaire.
Voir aussi la page consacrée au biotope sud-asiatique
Ce texte a été écrit pour le journal Aquarium Magazine©Veronique Ivanov