Gastromyzon
Gastromyzon et Pseudogastromyzon
Origine : Asie plus précisément en Chine
Taille maximum 5 cm Décrits par Inger et Chin en 1961.
Le « faux Gastromyzon de Hongkong »est un poisson originaire de Chine. Malgré ce qu’on pourrait imaginer au premier coup d’œil ce n’est pas un poisson-chat, pas un Loricaridé, mais un membre de la famille des Balitoridae. ( Groupe de poissons dont font partie les Homaloptera, Gastromyzon, Pseudogastromyzon ).
La silhouette très typique, toute ronde et en forme de huit des Gastromyzon et Pseudogastromyzon leur a valu le surnom de poisson-papillon.
On trouve des Gastromyzon et Pseudogastromyzon de plus en plus souvent dans les bacs des marchands mais ils sont fréquemment mélangés et présentés sous différents noms, plus ou moins fantaisistes : On peut trouver assez fréquemment diverses espèces , mais bon nombre de magasins ne font pas de différence et l’on vous vend l’une sous le nom de l’autre…
ici des Gastromyzon punctulatus, un Pseudogastromyzon cheni ? et unPseudogastromyzon myersi
Beaufortia leveretti (Nichols & Pope, 1927)
Hillstream Loach
Leveretts Flossensauger
Chine et Vietnam mesure jusqu’à 12 cm
température 18 à 24 degrés
Beaufortia kweichowensis
Pleco de HongKong
Pseudogastromyzon cheni
Chinese Hillstream Loach
Chinesischer Flossensauger (Liang, 1942)
température entre 20 et 25 degrés photo tirée de http://www.loaches.com/
Pseudogastromyzon fasciatus, ( Inger & Chin, 1961)
mesure environ 7 cm
Zebraflossensauger`, Indonésie et Malaysia.
Gastromyzon borneensis, (Günther, 1874, )qui est brun sombre avec des points beiges sur la tête et des bandes plus claires, comme des larges zébrures sur le dos.
Ils sont originaires de l’île de Bornéo, Indonésie, Malaysia, Brunei…
Gastromyzon punctulatus, (Inger & Chin, 1961) qui arbore une robe brun foncé avec des points plus clairs, presque jaunes) et qu’on trouve dans les rivières et torrents du Sarawak, Indonésie, Malaysia. Apprécie une température de 23 à 25 degrés. ( = Punktierte Borneo-Flossensauger)
le Pseudogastromyzon myersi, (Myers’ Hillstream Loach »,)dont la couleur dominante est brun-doré, parsemé de taches petites et rondes comme la robe d’un léopard.
Ils sont originaires de Chine, on les pêche surtout dans la région de Hongkong. Les nageoires pectorales sont plus grandes que chez les Gastromyzon et la bouche plus petite.
Sewelia ( voir la page )
Ce sont des poissons étranges qui commencent depuis quelques années à être importés régulièrement. Très différents des poissons qui peuplent habituellement nos bacs, ils ressemblent à une raie miniature, qui ne dépasserait pas 5 centimètres. Le corps collé contre la vitre de l’aquarium attire les regards ainsi que son amusant dandinement lorsqu’il se déplace.
Dans la nature les (Pseudo)gastromyzon vivent dans les rivières qui ont un fort courant. Grâce à leur bouche ventrale et à la forme de leurs nageoires,
(les pectorales et les ventrales forment deux ventouses) ils adhérent aux pierres ou aux racines et résistent à la force de l’eau.
En aquarium, ils se collent fréquemment contre les vitres, contre certains éléments lisses du décor comme sur la paroi du filtre.
On les voit très rarement posés sur le sable du sol.
Ils ne s’occupent absolument pas des autres poissons qui vivent dans le bac, ni de ceux de leur espèce, malgré quelques courses-poursuites assez rapides et pas vraiment agressives.
Il est parfois difficile de les acclimater à la captivité et surtout d’obtenir qu’ils acceptent la nourriture non vivante. Le premier mois qui suit l’achat est une période critique, s’ils passent ce cap et acceptent de se nourrir, on peut alors être optimiste et espérer les conserver quelques années.
Petits, assez résistants une fois acclimatés, ils ne sont cependant pas faits pour tous les aquariums . Ils ont besoin d’eau froide entre 20 et 24 degrés, qui soit très riche en oxygène, ainsi que d’un fort courant d’eau, ce qui ne correspond pas vraiment au type de bac que nous maintenons en général et où l’eau est calme, peu brassée et dont la température avoisine les 26 ou 27 degrés. La meilleure solution est de les installer en petit groupe dans un bac spécifique. Un bac asiatique peuplé de petits poissons aimant l’eau fraîche, comme les Danio rerio et les Tanychtis albonubes, convient très bien.
On peut prévoir un aquarium d’une centaine de litres, dont on augmente le brassage en plaçant une ou deux têtes motrices pour créer des courants et des remous et dans lequel on place des pierres lisses et couvertes d’algues. Il y a un bon choix de plantes qui s’accomode très bien d’une eau à 20 ou 22 degrés comme les Acorus gramineus, les Bacopa caroliniana , le Ceraophyllum demersum, les Elodea et Egeria, les Hygrophyla corymbosa stricta, le Myriophyllum aquaticum, les Ludwigia brevipes les’Echinodorus quadricostatus, lesLobelia cardinalis, …
Habitat naturel.
Les Pseudogastromyzon sont originaires de Chine et de la région de Hongkong. Les rivières sont claires et turbulentes, le pH est proche de la neutralité. Des rapides oxygènent l’eau et la brassent énergiquement. Dans ces torrents il n’y a généralement pas de végétation mais des graviers et quantité de roches diverses.
Description du Pseudogastromyzon
Au premier coup d’œil, si l’on est peu attentif, ce poisson ressemble à une petite raie. On pourrait aussi le confondre avec un poisson-chat. En y regardant de plus près, on se rend vite compte que le Pseudogastromyzon s’est adapté à son environnement en développant une bouche ventrale pour se nourrir sans décoller sa tête afin de résister à la force du courant et en modifiant ses nageoires pectorales et ventrales pour qu’elles adhérent au substrat.
Ces nageoires très élargies sont en position horizontale et présentent la forme d’un disque. Elles font un effet de ventouse en pompant l’eau sous le ventre et contribuent à coller le poisson contre la pierre. Les pectorales atteignent le niveau des nageoires ventrales et même les recouvrent légèrement, mais les 2 nageoires ne sont pas soudées.
Sa bouche qui est située très en arrière, et qui est de plus petite taille chez les Pseudogastromyzon que chez les Gastromyzon, ne joue pas de rôle de ventouse mais reste libre pour assurer la respiration et l’alimentation du poisson. Celui-ci est fixé par ses nageoires et peut tranquillement fouiller dans les algues ; Il peut coller son ventre contre un caillou tout en gardant sa tête libre et mobile. C’est son corps tout entier qui fait ventouse !
Il ne dépasse pas 5 cm de diamètre. C’est un poisson plat, la face ventrale est blanche, presque transparente, et l’on voit battre son cœur. La tête est large et carrée, l’œil est placé haut, cerclé de jaune. La couleur générale est brune assez orangée et il présente des taches sombres, rondes et petites uniformément réparties sur le corps et la tête. Les nageoires et la queue sont aussi tachetées de brun foncé ou de noir.
Les Pseudogastromyzon restent de petite taille, on ne trouve pas de spécimens dépassant 5 à 6 centimètres. Les poissons qui sont vendus en animalerie sont tous des individus sauvages qui ne grandissent plus. Soit ils sont adultes et ils avaient atteint leur taille définitive au moment de leur capture, soit il manque quelque chose dans leur alimentation ou dans les paramètres de leur bac qui leur permettrait de poursuivre leur croissance. Pour le moment, on n’en sait pas plus….
Paramètres du bac.
Originaires de ruisseaux où l’eau est douce et acide, les Pseudogastromyzon s’adaptent bien aussi à d’autres paramètres et supportent une dureté et un pH plus élevés, à condition que la température reste comprise entre 21 et 24 degrés.
Ce sont des poissons sauvages capturés en Asie du Sud est et qu’il est souvent délicat d’acclimater et difficile à nourrir correctement en aquarium. Parfois les importateurs ne les nourrissent pas, par manque de connaissance ou simplement pour éviter les déchets azotés dans les sacs de transport. Ils arrivent souvent en mauvais état, maigres et peu colorés, et surtout fragilisés par les mauvaises conditions du voyage.
Plus la température est élevée et plus leur métabolisme s’accélère, ce qui contribue à raccourcir leur durée de vie. Le pH toléré est compris entre 6,5 et 7,5 et la dureté peut monter jusqu’à 15 ou 18TH. Les difficultés qu’on éprouve parfois à les conserver plus que quelques mois peuvent provenir d’une maintenance en eau trop chaude, comme d’une alimentation inadaptée.
À l’état sauvage ils s’alimentent en broutant le tapis d’algues et en consommant les petits organismes qui y vivent, petits crustacés, larves d’insectes et autres vers.
Il ne semble pas que ce soit des poissons totalement végétariens, mais plutôt qu’ils trouvent parmi les algues la nourriture dont ils ont besoin. La plupart des Pseudogastromyzon s’intéressent peu au concombre ou à la feuille de salade mis à disposition des espèces herbivores.… mais par contre après quelques semaines d’acclimatation, ils acceptent volontiers de manger des vers de vase et des tubifex coupés.
Pour inciter des poissons récemment acquis à manger, il est recommandé de les placer dans un bac où vivent déjà d’autres poissons habitués à nos nourritures et qui leur montreront le bon exemple en se attrapant facilement des vers dégelés ou des tubifex. On peut aussi mettre toutes les chances du bon côté et employer de la nourriture vivante pour les premiers jours. Ils ne consomment difficilement des nourritures sèches, lyophilisées ou en paillettes, mais finissent par goûter et apprécier semble-t-il, les comprimés de fond à base d’épinards et de spiruline.
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L’idéal serait un bac couvert d’un bon tapis d’algues vertes, qu’ils peuvent râper et dans lesquelles ils trouvent des petits animalcules dont ils sont friands.
La reproduction semble pour l’instant rare en aquarium. On ne différencie pas le mâle de la femelle, ils ne présentent pas de dimorphisme apparent. Il semble que la maturité sexuelle soit assez tardive. Comme d’autres poissons du même il s’agirait de poissons ovipares qui pondraient leurs œufs dans une caverne ou une cavité creusée dans du bois…
Maintenance.
Ce sont des poissons peu sensibles à la qualité de l’eau : ils acceptent un pH compris entre 6,5 et 8, et ils peuvent s’adapter à une eau dure et alcaline, bien qu’ils soient originaires de torrents où l’eau est douce et acide.
Par contre ils sont plus exigeants quant à la température, Il leur faut une eau fraîche de 20 à 24 degrés et pas plus…
Plus la température est élevée et plus l’eau doit être brassée, aérée et fortement oxygénée.
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Une température supérieure à 25°C ne leur convient pas très longtemps et une température de 28°C peut les tuer.
Le taux d’oxygène dissous dans l’eau est très important. Si la température de l’eau augmente le taux d’oxygène diminue. Si l’on veut faire vivre un Pseudogastromyzon dans un bac à 25 degrés il faut alors prévoir un brassage important de l’eau avec une pompe puissante de l’ordre de 4 à 6 fois le volume du bac par heure, tout en créant un fort courant et des remous à la surface du bac.
Quand les conditions ne lui conviennent pas et surtout s’il a trop chaud, on le voit se décolorer et devenir plus pâle. C’est un signal d’alerte à ne pas négliger… On doit alors rapidement augmenter le brassage et la filtration du bac et diminuer la température.
On assiste parfois à des variations de leur couleur : selon l’endroit où ils sont posés, leur robe est plus ou moins sombre et les pigmentations ressortent plus nettement.
Il leur est aussi possible de varier leur coloration sous l’effet du stress ou de la peur, pour passer inaperçus, ils se figent et ne bougent plus, tentant de se confondre avec le décor. Quand ils sont vraiment effrayés ils prennent la fuite en nageant en pleine eau comme un planeur maladroit.
Ils préfèrent les coins sombres du bac, s’installent peu en plein lumière sous les néons mais plutôt à l’ombre des plantes flottantes ou sous un élément du décor, toujours collés contre une pierre ou une racine.
Ils passent la plupart du temps immobiles et fixés contre une vitre dans une partie peu éclairée du bac et généralement placés directement dans le flux du rejet du filtre, là où il y a le plus de courant.
Nourriture:
Ils sont souvent vendus à tort comme des mangeurs d’algues, mais ils préfèrent un régime plus carnivore. Ils consomment volontiers les larves de moustiques, des tubifex et parfois des petits crustacés comme les artémias ou les daphnies. Certains les nourrissent avec des pastilles de fond, les comprimés destinés aux Plécostomus et Corydoras ont souvent du succès.
Ils se collent sur les algues mais consomment surtout les petites créatures vivant à l’intérieur. On assiste à un comportement similaire avec certains poissons qui mangent ce qu’on nomme Aufwuchs : un mélange d’algues et de micro-organismes, Ce ne sont pas des végétariens stricts et ils ne doivent pas être considérés comme des aides dans la lutte contre les algues d’un aquarium. Pour ce rôle, des jeunes Ancistrus, des Otocinclus, des Epalzeorhynchus kallopterus et surtout des Crossocheilus siamensis sont bien plus efficaces.
Ils peuvent vivre seul ou en petit groupe de 3 à 10 individus, en compagnie d’autres poissons d’eau froide, comme des Tanichtys albonubes, des Danio rerio et un couple de Macropodus opercularis qui sont aussi originaires d’Asie du sud-est.
Il faut éviter de les mettre avec des poissons beaucoup plus gros qu’eux et éviter aussi la cohabitation avec des gros Cichlidés territoriaux et agressifs…
Voir aussi la page consacrée au biotope sud-asiatique
En résumé:
Il faut compter au minimum un bac d’au moins 80x40x30 cm soit 120 litres qui permette de créer un aquarium communautaire.
Eau. Les Pseudogastromyzon semblent assez indifférents aux qualités physico-chimiques de l’eau. Un pH neutre et une dureté de 1o-15 Th leur conviennent bien, mais ils ont impérativement besoin d’eau fraîche la température optimale est à 22 degrés.
Équipement Filtre extérieur ou intérieur à décantation, d’une capacité de 2 à 3 fois le volume du bac par heure, qui assure un brassage suffisant. Il est souhaitable d’ajouter une pompe pour créer du courant et un bon mouvement de l’eau.
Chauffage. Dans une pièce normalement chauffée, il n’est pas nécessaire de mettre un combiné chauffant pour garder l’eau à 22 degrés, la chaleur dégagée par les tubes fluos et par le moteur du filtre suffit généralement
Éclairage. 2 fluos de 60 cm réglés par une minuterie pour 10 à 12 heures d’éclairage en continu. On compte généralement un Watt pour 2-3 litres d’eau afin d’offrir assez de lumière à la plupart des plantes, il est bon de laisser les feuilles des plantes se recourber à la surface pour fournir des zones d’ombre.
Entretien . Changement d’eau de 15% à 20% chaque semaine, par de l’eau déchlorée et présentant les mêmes paramètres que celle du bac, Bien siphonner les saletés tombées sur le fond, taille et bouturage des plantes lorsque c’est nécessaire. Nettoyage mensuel des premières masses filtrantes.
Décor.Un bac bien planté mais qui laisse libre un espace de nage pour les autres poissons qui aiment bouger, des racines et des branches, des pierres lisses pour offrir des appuis aux Pseudogastromyzon.
Plantation Bon nombre de plantes supportent une eau à 22 degrés à commencer par des Acorus gramineus, des Bacopa caroliniana , du Ceraophyllum demersum des Elodea et Egeria, les Hygrophyla corymbosa stricta , du Myriophyllum aquaticum, les Ludwigia brevipes….
Alimentation L’idéal est de leur fournir des pierres couvertes d’algues. Comme ce n’est pas toujours facile, on alterne les distributions de nourritures vivantes ou congelées, des artémias, tubifex, larves de moustiques ou vers Grindal avec les indispensables apports végétaux sous forme de concombre, courgette, salade, épinards légèrement bouillis. La quantité journalière doit être fractionnée en plusieurs petits repas, les Pseudogastromyzon passent une grande partir de leur journée la recherche de leur nourriture.
Population.
Les rivières et ruisseaux asiatiques sont peuplés par grand nombre de poissons d’aquarium bien connus. Un aquarium de type « asiatique » de 150 litres par exemple, peut abriter une population selon ce modèle :
Un ou plusieurs Pseudogastromyzon.
Un groupe de 6 à 8 Tanychtis albonubes.
Un groupe de 6 à 8 Danio rerio
Un couple de Macropodus occelaris.
Un petit groupe de crevettes Caridina ou de Corydoras aeneus (originaires eux d’Amérique du Sud…)
pour occuper la partie basse de l’aquarium.
Ce texte a été écrit pour le numéro 191 d’Aquarium Magazine,en avril 2002 © Véronique Ivanov