Gros Cichlidés américains
Les Cichlidés d’Amérique Centrale.
Pour créer un bac avec des Cichlidés originaires d’Amérique centrale, on a 2 options : soit on consacre un aquarium de 3-400 litres aux Cichlidés qui sont de taille raisonnable comme les Archocentrus sajica, soit on envisage l’installation d’un très grand bac et l’on y place un petit nombre de gros poissons.
Les Cichlidés représentent l’une des plus importantes familles de poissons : actuellement plus de 3500 espèces sont recensées et plus ou moins décrites. La diversité des espèces est très grande, des petits poissons de quelques centimètres aux gros « monstres ». Certains ne vivent que dans quelques cours d’eau, d’autres ont un habitat très étendu. On trouve de nombreux Cichlidés en Amérique Centrale, mais il s’agit surtout de grands Cichlidés qui mesurent une trentaine de centimètres et plus et ont besoin de bacs de grande taille pour vivre correctement.
Bac pour des Cichlidés de taille « raisonnable »
Le genre Archocentrus regroupe des espèces de taille moyenne qu’on peut installer en aquarium spécifique de 250-300 litres.
Ils vivent en groupe, ce sont d’excellents terrassiers, qui remuent avec enthousiasme le sable du bac et refont tout de décor en déplantant consciencieusement tout ce qui pousse sans protection du pied. Si l’on veut les installer dans un bac planté, il faut choisir des espèces robustes comme les Anubia ou le Microsorum (qui ne sont pas du tout d’origine américaine…) ou des grandes Echinodorus et protéger le pied des plantes avec des cailloux.
Ce sont des poissons relativement sociables sauf au moment de la reproduction. Les couples sont très territoriaux et protègent efficacement les jeunes. Le décor du bac peut être constitué de galets et de racines, on peut aussi installer quelques pots de fleur en terre cuite pour prévoir des cachettes.
Des fréquents changements d’eau, 15 à 20% chaque semaine, permettent de garder des valeurs de nitrates assez basses et une eau de bonne qualité ce qui évite les maladies. On installe un bon filtre puissant pour créer aussi une bonne oxygénation. Comme les Cichlidés creusent, surtout en période du frai, on doit placer un gravier assez fin et émoussé pour qu’ils puissent le prendre en bouche sans se blesser..
Il est recommandé d’introduire d’un coup une dizaine de jeunes poissons et de les laisser grandir ensemble, qui permettra aux couples de se former et surtout limitera leur agressivité car toute une hiérarchie s’installe. L’introduction après coup d’un nouveau poisson adulte ou d’autres espèces est périlleuse et tourne souvent à la catastrophe…
La plupart sont omnivores, ils mangeront volontiers des larves d’insectes, des vers de vase, artémias, drosophiles, daphnies, cyclops. Mais on peut aussi leur donner des paillettes, des flocons et des granulés, ainsi que des végétaux sous forme de feuilles de laitue et d’épinards ou du concombre.
Cryptoheros sajica, ex-Archocentrus sajica (Bussing, 1974) est un joli poisson originaire de la côte du Pacifique qu’on trouve au sud du Costa Rica , au Nicaragua et au nord du Panamà. Ils mesurent 10 à 12 cm, les mâles étant un peu plus grands que les femelles qui dépassent rarement 8 cm..
Ils prolifèrent dans les petits cours d’eau ombragés et au fond tapissé de feuilles mortes. L’eau a une température comprise entre 24 et 27 °C. Ils sont tolérants et l’eau du bac peut présenter un pH compris entre 6,5 et 7,5, et une dureté entre 6 et 20°TH.
Sajica en cours de reproduction.
Amatitliana nigrofasciatus, ex-Cryptoheros nigrofasciatus , ex-Archocentrus nigrofasciatus, (ex- Heros nigrofasciatus, ex-Cichlasoma nigrofasciatum) .
Surnommé en français bagnard, ou Nigro. Ils mesurent 10 à 12 cm, sont très prolifiques et faciles à reproduire en aquarium où ils ont même tendance à devenir envahissants. Ils réclament un pH entre 7 et 8, une dureté entre 6° à 20°TH une eau bien oxygénée et bien filtrée, et sont assez tolérants quant aux paramètres.
La garde filmée. Ils se reproduisent facilement , même en bac d’ensemble et gardent férocement leurs jeunes…
Thorichthys meeki
Un autre Cichlidé d’une taille raisonnable et bien coloré est le Meeki originaire du Guatemala, du sud du Mexique, et du Belize.
Par rapport à d’autres Cichlasoma, c’est un Cichlidé paisible, mais qui pose des gros problèmes si on tente de l’introduire dans un bac communautaire, peuplé de petits poissons. Il est nettement préférable de lui proposer un bac spécifique.
Il mesure 10 à 15 cm. Il est territorial au moment des pontes mais pas trop agressif en dehors de la période de reproduction. Il lui faut un bac planté d’espèces solides et au pied bien protégé, avec des galets plats, des racines et des pierres comme décor. Une température de 24°C environ et un pH de 7.0. Dans un bac de 300L on peut introduire un petit groupe de 5 jeunes individus qui grandiront ensemble, formeront des couples et se reproduiront assez facilement.
Lieu de pêche des Meeki
Dans 400L
Il faut éviter de les faire cohabiter avec d’autres Thorichthys, mais on peut introduire un groupe de petits « Archocentrus » si le bac est correctement aménagé et compte assez de refuges et de cachettes, un éboulis de roches, des racines et des souches et quelques plantes solides. Si le bac est assez grand et l’espace libre est suffisant, il ne s’attaque généralement pas aux plantes, mais en couple il creuse volontiers et déplace pas mal de sable.
Bac de 600 litres :
Parachromis loiselli, Hypsophrys nicaraguensis et Cryptoheros sajica par exemple.
Acheter 4 à 6 jeunes de chaque espèces pour laisser la hiérarchie se mettre en place et à terme ne garder que les couples formés.
On peut introduire dans l’aquarium un Hypostomus plecostomus (originaire d’Amérique du sud) chargé de manger les algues qui poussent sur les roches ou 1 ou 2 Ancistrus si le bac est peuplé d’espèce de 10 à 15 cm
D’une bonne taille aussi, le Panaque nigrolineatus est un très bon brouteur qui mange volontiers les algues pinceaux.. Originaires d’Amérique centrale on peut parfois trouver des Hypostomus panamensis et des Rineloricaria uracantha, et quelques espèces d’Ancistrus, rarement exportées ; il y existe aussi des espèces des familles Heptapteridae et Pimelodidae qui sont plus courantes.
Les grands Cichlidés centre-américains.
Ce sont des poissons bien colorés, dont le comportement est très intéressant. Généralement, ils vivent en couple, élèvent leurs jeunes avec beaucoup d’attention et de soin mais ont une fâcheuse réputation : On les traite de bulldozers et de tueurs !
Ils détruisent la végétation, mangent souvent les poissons plus petits qu’eux et saccagent allégrement le décor pour réaménager leur aquarium selon leur goût personnel. Si on les maintient dans un bac trop petit ou en compagnie d’espèces de petite taille, ils sont effectivement teigneux !
séances d’intimidation
Mais il suffit de leur proposer un gros volume d’eau et des colocataires bien choisis, pour découvrir que ce sont des poissons passionnants et peu exigeants : On peut même dire qu’ils ont une vraie personnalité. Il faut admirer les affrontements de 2 mâles qui tentent de s’intimider, ou les voir en train de parader toutes nageoires déployées devant leur femelle, puis construire un « nid » en déménageant parfois tout le sable d’un coin de bac, et enfin les regarder veiller avec attention sur leurs œufs et leurs jeunes et pourchassant impitoyablement tous les intrus, y compris la main de l’aquariophile.
Mais dans les bacs des marchands, ils sont généralement jeunes et peu colorés, car maintenus en groupe dans des aquariums beaucoup trop petits.
Hypsophrys nicaraguensis, un mâle ici
Le bac.
La condition essentielle pour garder ces poissons est de pouvoir leur offrir un bac de grand volume. Un aquarium de 500 ou 600 litres ne suffit pas à long terme pour mélanger diverses espèces, même s’il permet d’installer quelques jeunes pendant quelques mois ou de faire reproduire un couple.
Il faut bien choisir la taille et la forme du bac destiné à les héberger, la surface au sol est plus importante que la hauteur d’eau. Un bac qui mesure plus de 2 mètres de long permet généralement mieux aux poissons de se répartir les territoires qu’une cuve carrée. Bon nombre de ces poissons ont un comportement tout à fait correct si le volume à leur disposition est assez grand mais deviennent des terroristes et parfois des tueurs s’ils sont installés dans un bac trop petit et manquant de refuges.
Quand on garde un couple, la femelle peut avoir des difficultés à se cacher et à se soustraire aux assauts du mâle si elle manque de place et de cachettes.
Cohabitation dans un aquarium de 1500 litres.
Il faudrait plutôt prévoir une «piscine», ou un aquarium de quelques milliers de litres… . Certains aquariophiles passionnés ont construit des bacs de 10 000 à 15 000 litres pour installer de grands groupes de ces Cichlidés. Mais dans la pratique un aquarium de 1’500 litres permet déjà de maintenir quelques couples dans des conditions correctes. Si l’espace disponible est suffisant, les poissons parviennent à s’approprier chacun un territoire..
Il faut bien choisir les poissons qu’on veut faire cohabiter pour limiter les poussées d’agressivité, il est préférable qu’ils soient de taille proche, pour qu’ils puissent se tenir mutuellement en respect. Il est nécessaire de construire un décor solide, composé de grosses pierres fixées ou collées entre elles et de racines lourdes, en prévoyant de très nombreuses cachettes.
On achète généralement les poissons quand ils sont jeunes et de petite taille, et l’on a tendance à sous estimer l’espace dont ils auront besoin, en atteignant leur taille adulte, mais on doit être très patient pour voir ses poissons, grandir et se colorer, voir les couples se former puis se reproduire.
Ces gros poissons sont d’excellents parents, qui protègent leur ponte. La plupart sont des pondeurs sur substrat découvert. On introduit 4 à 6 jeunes poissons qu’on laisse grandir ensemble et après quelques mois ou même 2 ans selon les espèces qui sont matures assez tardivement, on ne garde qu’un seul couple. Les poissons qui ont pu se choisir librement sont généralement meilleurs reproducteurs et s’entendent mieux. Ils s’isolent dans le coin du bac qui leur convient, et défendent âprement leur territoire, allant jusqu’à tuer tous les poissons trop curieux qui s’approchent de leur progéniture. Ils vont promener les jeunes et les défendre jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour s’en sortir tous seuls.
Geophagus
Geophagus sp »orange Head » du Rio Tapajos (Amérique du Sud…. )
en plein repas..
Dans un aquarium de 2 mètres de long et de 1000 litres environ,
il n’est pas nécessaire de prévoir d’installation d’éclairage compliquée, ni d’injection de Co2 pour favoriser la pousse des plantes puisque le bac ne sera pas planté, donc quelques tubes lumière du jour suffisent pour admirer les couleurs des poissons. Mais par contre on doit privilégier l’installation de filtres puissants, capables de brasser tout le volume du bac 3 à 4 fois par heure et de bien agiter la surface pour oxygéner l’eau. Ils n’ont généralement pas de grandes exigences quant aux qualités de l’eau tant qu’elle n’est pas trop dure ou le pH n’est pas trop acide. La plupart des eaux de conduite conviennent bien. (PH entre 7° et 8°, dureté entre 6° et 20°GH). Pour les nourrir, il distribue des granulés de grande taille, des moules cuites ou crues, de crevettes, des vers de terre ou des vers aquatiques. Il est décommandé de leur donner des préparations à base de cœur de bœuf (trop riche et trop gras) mais il faut assurer plutôt des distributions régulières de laitue et de salade.
Vieja synspilius
Un bac de 1500 litres au moins peut abriter :
Un couple de Hypsophrys nicaraguensis, qui arbore des couleurs splendides, et mesure une vingtaine de centimètres.
Des « Cichlasoma » salvini, de même taille, originaire de la côte atlantique et plus particulièrement au Mexique et Guatemala.
Des Vieja synspilus un peu plus grand, qui atteignent une trentaine de centimètres en aquarium et dont le mâle est nettement plus grand que la femelle. Ils sont de plus en plus colorés en grandissant. Ce sont des végétariens et avec eux il faut oublier toute idée de bac planté, car ils vont arracher et manger toute la verdure. On les trouve au sud du Mexique, au Belize et au Guatemala. Un couple formé peut être installé seul dans un aquarium de 600 litres.
Mon couple en train de pondre
Herichthys cyanoguttatus
DesHerichthys carpintis ( ex-Neetroplus carpintis) toujours en provenance du Mexique et qui mesurent aussi environ 20 à 30 cm. Ils se nourrissent de végétaux, on peut aussi leur distribuer des petits crustacés, mais ils acceptent facilement les aliments du commerce et les granulés. On peut les installer avec d’autres gros poissons, ils ne sont pas trop territoriaux en dehors des périodes de reproduction, mais ne s’éloignent jamais beaucoup de leur refuge. L’idéal est de les maintenir par couple en bac spécifique de 600l au moins
un couple juvéniles H.carpintis
Río Huichihuayan, un point de collecte des Herichthys carpintis
On peut aussi choisir des Parachromis,
comme P. managuense, qui sont très colorés, tachetés de noir et blanc, souvent avec des yeux orange ou rouges mais qui ont un fichu caractère et ne cohabitent qu’avec des poissons aussi grands ou plus grands qu’eux et comme ils peuvent atteindre plus de 30 cm, il leur faut un bac d’un volume certain…
D’autres Parachomis comme le P. salvini moins grand mais qui est assez asocial dont il vaut mieux garder ne garder qu’un seul individu.
Un couple de Parachomis motaguensis avec leurs alevins
Parachromis loisellei
Un couple d’Amphilophus citrinellus. Originaires du Sud du Mexique, du Nicaragua, du Costa Rica, et du Honduras, ces poissons de plus de 20 cm ont vraiment besoin de bac de grand volume, qui contienne 1000 à 1500L si on veut les conserver en compagnie d’autres Cichlidés. Pour un couple seul, un bac de 400-500 litres décoré de racines et de grosses roches convient momentannément .
Dans un bac d’Amérique centrale on peut aussi faire cohabiter les Cichlidés avec divers vivipares.
Les Goodeides sont des poissons robustes et vifs qui échappent très bien à la prédation si on leur fournit des cachettes et des refuges.Un bac bien planté permet aux jeunes de survivre à l’abri des poissons plus goinfres. Il est par exemple possible d’associer des T. ellioti et des Xenotaca eiseni. On peut préférer installer des C. sajica et Gambusie affinis ou encore des H. nicaraguensis avec des Gambusia affinis ou des P. salvatoris . Autre possibilité , placer des Cryptoheros altoflavus avec des Illyodon xantusi.
Cohabitation de gros Molly et de divers Geophagus et autres Cichlidés
Si l’on veut des poissons plus colorés on choisira des Xiphophorus ou un banc de Mollys associés à des Thorichthys, des Geophagus ou des Cryptoheros.
Un bac « Panama » de 600 litres peut abriter: :
6 jeunes Geophagus crassilabris
1 couple de Cryptoheros altoflavus
5 Alfaro cultratus
1 couple de Brachyraphys
2 Sturisoma panamense
Pour un aquarium communautaire, il faut prévoir un décor composé de grosses pierres, de souches et branchages, pour créer des territoires bien marqués, et si l’on veut introduire des plantes, il faut sélectionner des espèces robustes et bien protéger leur pied ou les fixer sur les racines.
Pour l’Amérique centrale, voir aussi la page sur les vrais vivipares et la page sur les ovo-vivipares (platys…xyphos…)
Quelques plantes originaires d’Amérique centrale.
Généralement, dans l’eau, il n’y a que du bois et des feuilles mortes, mais selon les zones on peut trouver des plantes
les Elodées
et certaines formes de Myriophyllum,
Echinodorus bolivianus,
E.grisebachii,
E. paniculatus,
Hydrocleys nymphoides,
Limnobium,
Mayaca fluviatilis,
Najas guadalupensis,
Utricularia sp.
photos de mon bac1200L peuplé de gros Cichlidés
beaucoup de pierres et du bois mais pas de plantes. ( les Oscar sont sud-américains….)
Aequidens rivulatus mâle
Les biotopes au Mexique :
Les poissons en Amérique Centrale (du Mexique à Panama) vivent dans des eaux moyennement dures, au pH proche du neutre. C’est un climat généralement très ensoleillé.
Les climats secs ou mi-secs dominent sur plus de la moitié du pays et ce manque d’humidité se répercute sur le régime fluvial. La plus grande partie des cours d’eau mexicains sont torrentueux en période de pluies, mais ont des étiages faibles quand il ne pleut pas, ils s’assèchent presque complètement. En revanche, beaucoup de ces fleuves débordent durant la saison des pluies. Très peu d’entre eux ont un débit permanent et de nombreux cours d’eau n’atteignent pas la mer à cuase de la chaleur et de l’évaporation.
Le sol de la Péninsule du Yucatan est une dalle calcaire presque plate. Elle comporte cependant une unique série de collines appelées Sierritas qui se dressent dans la partie nord-ouest, près du littoral. Le Yucatan manque de cours d’eau en surface, car son terrain calcaire est perméable. L’eau de pluie s’infiltre pour former des lacs et des cours d’eau souterrains. La roche se dissout sous l’effet de l’eau et il arrive souvent que la voûte des grottes s’effrite et finalement s’effondre, laissant à découvert d’énormes puits, appelées cenotes.
On trouve quelques lacs, l’eau est alcaline et dure, pH de 7,5 à 8,2 le sol est rocheux,la température entre 24 et 27 degrés.
Le bassin de la rivière Usumacinta couvre une région étendue qui inclut une grande partie du Guatemala et du Sud du Mexique.
Les projets de barrages sur l’Usumacinta menacent des milliers de personnes ainsi que des sites archéologiques et annoncent un bouleversement de la faune et de la flore des cours d’eau.
Un eau rapide,et bien oxygénée Le fond est en graviers et cailloux, le courant est fort, quelques plantes se développent dans les zones calmes.
Quelques rivières d’Amérique centrale