Scalaires

Maintenance et reproduction des scalaires.


Un couple en train de pondre sur une feuille

Il  est difficile de distinguer le mâle de la femelle, sauf au moment de la ponte où l’on voit mieux leurs organes sexuels . Il faut être très attentif, il arrive fréquemment que 2 femelles pondent ensemble !

Certains disent parfois que les mâles présentent une bosse sur la tête ( ou les femelles, ça dépend de l’auteur :-)), d’autres prétendent que les mâles ont une ligne plus droite entre la nageoire dorsale et la bouche, ou une ligne différente entre le ventre et les pelviennes… Il y en a pour tous les goûts !!
Les éleveurs parvienent à distinguer le mâle de la femelle en sortant le poisson de l’eau , en le retournant et en appuyant doucement sur son ventre pour faire saillir les organes génitaux et ainsi déterminer son sexe. Cette méthode demande une certaine pratique et un bon doigté, je la déconseille aux débutants, pour ne pas pas stresser ou blesser les poissons.

Ici un mâle 

Chez le mâle, la papille génitale se nomme spermiducte , elle est pointue et dirigée vers l’avant  et chez la femelle l’oviducte est plus gros, arrondi , plus court, et dirigé vers l’arrière.

Pour obtenir un couple qui s’entend bien , le mieux est d’acheter 5-6 jeunes scalaires (dans 2 ou 3 magasins différents pour éviter les problèmes de consanguinité ) et de les laisser grandir ensemble, dans un bac d’au moins 250-300 litres. Les couples se forment au bout de 6-9 mois, après bien des bagarres et des séances d’intimidation; ils pondent alors régulièrement au même endroit ne moyenne tous les 15 jours…

Il faut compter un seul couple pour 250 litres, sinon le territoire est trop petit, ils ne parviendront pas à surveiller et élever leurs alevins.

Les scalaires sont très faciles à faire pondre en bac communautaire, mais l’élevage des jeunes peut présenter des difficultés, à cause des autres poissons et du manque de cachettes. Les jeunes parents mangent généralement leurs 3-5 premières pontes. Ils semblent avoir besoin « d’apprentissage » et doivent s’entraîner à bien s’occuper des oeufs. La première fois les oeufs sont dévorés à l’extinction des lumières, puis au 2 ou 3ème essai les oeufs ne sont dévorés que le 2ème jour, puis petit à petit les parents prennent confiance en eux et les jeunes sont correctement surveillés et protégés.

Le couple va commencer par nettoyer minutieusement une large feuille, un tuyau , le chauffage, une pierre plate inclinée ou la paroi du bac et il est très difficile de leur faire changer d’avis ! Ils peuvent essayer plusieurs supports différents avant de se décider.

 sur l’aimant de nettoyage

La ponte dure 2 ou 3 heures, la femelle dépose ses ovules en ligne et le mâle passe derrière pour les féconder immédiatement . Ils vont ainsi faire des dizaines de passages, pour pondre de 100 à 300 oeufs et plus…

Il faut bien observer les poissons au moment de la ponte pour être sûr de ne pas avoir deux femelles qui pondent ensemble , ce qui arrive assez souvent. Parfois le mâle mange les oeufs dès que la femelle pond ; peut être est-il stressé parce qu’il ne il ne parvient pas à fertiliser les oeufs et chasser les autres poissons en même temps, ou peut-être que les paramètres de l’eau sont inadaptés (eau trop dure ou pH trop élevé , présence de nitrites …) Il se peut aussi qu’il soit trop jeune et qu’ils aient encore besoin de quelques tentatives avant de parvenir à mener leur ponte jusqu’au bout.

Ensuite le mâle et la femelle surveillent leur ponte et éventent les oeufs avec leurs nageoires. Tous les autres poissons du bac sont férocement chassés dès qu’ils font mine d’oser approcher. C’est généralement le mâle qui monte la garde et la femelle qui aère les oeufs , mais ils peuvent alterner leur rôle.

Les oeufs translucides sont fécondés, les blancs, opaques ne sont pas viables et généralement les parents les mangent. L’incubation des oeufs dure environ 48 heures, les parents les prennent dans la bouche et les mâchouillent pour aider l’éclosion.
Les alevins restent accrochés aux plantes ou au décor par un filament adhésif pendant 3-5 jours et sont déplacés plusieurs fois. On a toujours une seconde d’inquiétude quand on ne retrouve pas les oeufs ou les larves au même endroit et une bouffée de soulagement en les voyant collés un peu plus loin …

  
La femelle en train de pondre . Puis le mâle passe derrière  pour féconder les oeufs.

Photos prises dans son bac par Hilario ( merci )

 

 

 

 

 

 

 

les larves, avec un sac vitellin bien visible.

 

 

 

 

Sur cette image on voit les larves encore accrochées au bord de la feuille, sous les oeufs morts ou non fécondés qui commencent à moisir.

merci Annick pour ces photos…  allez voir d’autres photos de pontes de scalaires sur le site d’Annick

 

Arrivés au 6ème jour ils nagent et mangent des nauplies d’artémias.

 

 

 

les larves encore accrochées

 

une belle ponte

 

 8 jours, nage libre

3 semaines

5 semaines

 

 avec la mère

Groupe de jeunes d’environ 4 cm dans un bac de 120L

Trucs utiles

Laisser une lampe allumée  durant la nuit dans la pièce où se trouve l’aquarium permet de tranquilliser les parents , qui peuvent ainsi continuer à surveiller leur ponte et protéger les oeufs des autres poissons ,même après l’extinction des lampes du bac.

De nombreuses plantes flottantes, type Cératophyllum demersum, Cabomba , Riccia ou Elodéa densa, permettent de fournir des cachettes aux alevins et des infusoires comme première nourriture.

Les jeunes parents mangent généralement leurs  premières pontes. Ils semblent avoir besoin « d’apprentissage » et doivent s’entraîner à bien s’occuper des oeufs.

Si le couple continue de dévorer ses oeufs après quelques mois , on peut alors enlever la feuille ou la pierre qui supporte la ponte , et la placer dans un petit bac flottant à l’intérieur de l’aquarium. Ce procédé permet d’éviter les changements de paramètres de l’eau et de maintenir la même température.

Il est aussi possible de mettre le support de ponte dans un autre aquarium rempli de l’eau du bac communautaire , avec un bulleur pour aérer doucement la ponte mais sans que l’air ne touche les oeufs , et un peu de désinfectant.( bleu de Méthylène par ex, une à deux gouttes pour dix litres d’eau, solution aqueuse à 5% ) Il faut alors chauffer ce bac à la même température et faire des changements d’eau réguliers mais de petite quantité pour éviter les bouleversements du milieu.

Le nourrissage des alevins se fait avec des nauplies d’artémias distribuées avec une pipette ou une longue seringue, tout près des jeunes , 3-4 fois par jour.

 Artémias
Pour faire éclore des artémias il faut :
– de l’eau tiède à environ 25 degrés ,
– 35 grammes de sel par litres d’eau
– un bulleur

On verse une cuillère d’oeufs d’artémias dans une bouteille qui a un large goulot, avec un litre d’eau et 35 grammes de sel marin ou sel de Guérande , on introduit un bulleur pour bien agiter l’eau . On place le tout au chaud,sur les ballasts de l’éclairage ou sous un radiateur et moins de 36 heures plus tard on peut prélever les premières nauplii.

Pour les récolter il suffit d’approcher une lampe électrique et d’éclairer une partie de la bouteille. Les artémias s’y regroupent, attirés par la lumière et on peu alors les aspirer avec une pipette, une seringue ou un petit tuyau, sans risquer d’aspirer les coquilles en même temps.

Il est simple de construire un éclosoir à artémia avec une ou 2 bouteilles en plastique et un simple bulleur, comme sur l’image

Autant l’éclosion est facile et pratique, autant il est compliqué et peu rentable de tenter de faire grandir les artémias à moins de disposer de grands récipients placés au soleil et d’eau de mer.

Une méthode  simple  est l’utilisation d’éclosoir en labyrinthe , qui permet de récupérer rapidement bon nombre de nauplii dans le petit panier au centre , ou l’emploi des éclosoirs JBL pour des quantités plus importantes de nauplii.